Développé presque secrètement depuis plus de deux ans, et doté d'un investissement de plusieurs millions d'euros, le moteur de recherche français Qwant a été lancé cette semaine. Avec une manière de présenter les résultats qui pourrait plaire aux utilisateurs exigeants.

Ce sera peut-être le moteur de recherche par défaut d'Arnaud Montebourg. Développé en toute discrétion depuis deux ans par une équipe française, avec "un investissement de quelques millions d'euros", et ouvert mercredi au public, Qwant a l'ambition de venir chatouiller la position ultra-dominante de Google sur le marché très fermé des moteurs de recherche. Qwant "offre le premier service web et social, où chacun peut utiliser la puissance hors du commun du moteur afin d’affiner sa rechercher sur le Web, dans l’actualité ou les réseaux sociaux afin de trouver instantanément les données et les personnes recherchées", promet le nouveau concurrent made in France du moteur américain.

Pour y parvenir, Qwant mise sur une présentation en colonnes qui permet à l'internaute de trier rapidement entre les résultats web traditionnels, les résultats "live" tirés de l'actualité récente, ceux issus des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google+), et ceux issus des boutiques en ligne. Il dispose par ailleurs d'un "Knowledge Graph" à la Google, tiré des fiches Wikipedia. Le tout n'est pas du plus esthétique, mais d'une efficacité certaine.

Par exemple, si vous recherchez "Ligue Des Champions", la première colonne "web" va afficher en premier résultat le site de l'UEFA ; la colonne "live" va montrer les derniers titres de presse sur le match nul du Real Madrid face à Manchester United, et la colonne "social" va montrer ce qui se dit sur la Ligue des Champions sur les réseaux sociaux.

Chaque colonne peut ensuite faire l'objet d'une recherche complémentaire. Si l'on entre "PSG" dans la colonne "live", seules les actualités qui parlent de l'équipe du Paris Saint Germain dans la Ligue des Champions restent affichés. Pratique :

Le même principe permet de préciser des recherches dont les termes sont ambigus. Ainsi, si l'internaute cherche "Lincoln", Qwant va afficher d'abord des résultats liés à l'ancien président américain Abraham Lincoln. Mais il suffit de préciser "voiture", et c'est la marque automobile qui apparaît :

Mais malgré des qualités évidentes, le plus dur reste à faire pour Qwant : réussir à s'imposer contre la force des habitudes, et contre un mastodonte qui n'est plus simplement un moteur de recherche, mais aussi un fournisseur de solutions parfaitement intégrées les unes aux autres (Android, Google+, YouTube, Gmail…). Il va falloir que Qwant réussisse à s'imposer là où même des géants comme Microsoft ou Yahoo se sont cassés les dents, particulièrement en Europe où Google représente plus de 90 % de parts de marché.

Qwant a été fondé en 2009 par Jean-Manuel Rozan, un investisseur et spécialiste des marchés financiers, par Eric Leandri, un spécialiste de la sécurité informatique, et par la société Pertimm, qui propose des moteurs de recherche intégrables aux sites web professionnels (avec des clients comme Auchan, PagesJaunes, Meetic, ou encore la NASA). Au niveau économique, la société nous explique qu'elle n'a "pas de revenus pour le moment car les équipes se concentrent sur la finalisation du développement et la croissance de la fréquentation", mais que "dans un futur assez proche, il y aura deux sources de revenus pour Qwant : d’une part les revenus publicitaires et d’affiliation générés par le site internet et d’autres part les revenus liés à la commercialisation auprès des entreprises des technologies développées par Qwant".


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