Suite à la demande de Barack Obama de financer une nouvelle étude dédiée aux liens éventuels entre les jeux vidéo et la violence, le lobby professionnel américain ESA a sorti un communiqué pour rappeler que l'Amérique demeure un cas unique. En effet, les jeux vidéo sont aussi appréciés dans les autres pays du monde sans pour autant donner naissance à des meurtriers.

Endémique, la violence aux États-Unis est devenue un sujet de préoccupation politique majeur depuis la tuerie de l'école primaire Sandy Hook dans la ville de Newtown. Soucieux d'être à l'initiative, le président américain Barack Obama a pris cette semaine des mesures sur la réglementation des armes à feu et a réclamé une étude consacrée à l'effet des jeux vidéo violents sur les joueurs.

L'annonce de ce projet a été accueillie avec prudence par l'industrie du jeu vidéo. Dans un communiqué (.pdf) de l'association du logiciel de divertissement (ESA), les professionnels du secteur disent comprendre l'engagement de Barack Obama et Joe Biden dans ce sujet et reconnaissent que l'univers vidéoludique a également un rôle à jouer et une responsabilité à avoir.

En particulier, l'ESA reconnaît que les industries du divertissement et des jeux vidéo ont le devoir de donner aux parents américains les outils nécessaires pour les aider à bien choisir les films et les programmes télévisés que leurs enfants peuvent voir et les jeux vidéo auxquels ils peuvent jouer. Cela passe, notamment, par une information claire sur les boîtes de jeu vidéo.

Aux États-Unis, c'est le système de classification ESRB (Entertainment Software Rating Board) qui prévaut. Il propose six niveaux de restriction, en fonction du contenu du jeu. Le premier palier concerne la petite enfance (EC). Ensuite, nous retrouvons le classement pour tous (E), pour les dix ans et plus (E10+), pour les adolescents (T), pour les mineurs de dix-sept ans et plus (M) et pour les adultes (AO).

Toutefois, l'ESA remarque que le cas des États-Unis est assez unique. "Les mêmes divertissements sont appréciés dans toutes les cultures et dans tous les pays, mais le niveau tragique de violence liée aux armes à feu reste propre à notre pays". La raison ? L'ESA ne pousse pas sa remarque plus loin, mais la particularité constitutionnelle de l'Amérique transparaît en filigrane.

"Les recherches scientifiques et les données criminelles tant au niveau international que sur le plan national pointent toutes vers la même conclusion : le divertissement ne provoque pas de comportement violent dans le monde réel", poursuit l'ESA, qui est aussi dans son rôle de lobby chargé de défendre les intérêts de la très lucrative industrie du jeu vidéo.

L'association se dit néanmoins disposée à tenir un "rôle constructif" dans le débat national sur la violence armée aux États-Unis, débat qu'elle juge "important". Elle souhaite en outre collaborer avec le gouvernement et le congrès pour "examiner les faits" et prendre des "solutions concrètes".

L'ESA regroupe aujourd'hui 36 sociétés, dont Capcom, Disney, Electronic Arts, Epic Games, Konami, Microsoft, Namco, Nintendo, Nvidia, Sega, Sony, Square Enix, Take-Two, Tecmo Koei, THQ, Ubisoft et Warner Bros.


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