Le Pakistan a débloqué provisoirement YouTube ce samedi, avant de le censurer à nouveau. Cette volte-face signe visiblement l'échec des dispositifs techniques chargés de filtrer les contenus blasphématoires sur la toile et en particulier sur la plateforme de vidéos.

Censurera, censurera pas ? Dans la journée de samedi, le Pakistan a laissé transparaître un certain flottement vis-à-vis du blocage de YouTube. Pendant un bref moment, les autorités du pays ont ordonné aux opérateurs télécoms de déverrouiller l'accès au site web d’hébergement de vidéos américain, avant de revenir sur leur décision quelques heures plus tard, sans aucune justification.

Selon les premiers éléments rapportés par l'AFP, le déblocage de YouTube a été décidé après que l'autorité des télécommunications du Pakistan (PTA) ait annoncé que des dispositions techniques particulières ont été prises pour filtrer les contenus jugés blasphématoires. Le délit de blasphème est en effet une réalité au Pakistan, suite à la  promulgation d'une loi en 1986.

La loi vise en particulier les extraits de l'hypothétique film l'innocence des musulmans, tourné pour montrer au monde les hypocrisies de l'islam. Le film, dont seuls quelques passages sont connus, présente notamment Mahomet comme un adepte de la pédophilie et de l'homosexualité. Il a été vivement critiqué pour son aspect caricatural et a entraîné des protestations parfois violentes dans le monde arabo-musulman.

Les séquences du film sont disponibles sur YouTube dans la mesure où les responsables de la plateforme considèrent qu'ils ne violent pas ses conditions d'utilisation. Aucune censure n'a donc été mise en place par YouTube, malgré les demandes répétées en provenance du monde arabo-musulman. Au Brésil, un juge a néanmoins réclamé la suppression des extraits, ce qui aboutira probablement à un simple filtrage.

Les autorités pakistanaises, constatant que les outils filtrant les contenus blasphématoires n'obtenaient pas des résultats satisfaisants ont donc fait machine arrière, vraisemblablement sur décision du premier ministre Raja Pervez Ashraf. En septembre, le chef du gouvernement avait déjà ordonné le blocage de YouTube en réaction à la présence du long-métrage anti-islam sur YouTube.

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