L'Islande vote sur son avenir. Les Islandais sont appelés à participer au référendum sur le projet de constitution, élaboré l'an dernier par une Assemblée constituante. Le nouveau texte, composé de 114 articles, doit éviter de conduire le pays à une nouvelle crise financière. L'élaboration de ce nouveau texte a été très participative, puisque l'Assemblée constituante a permis aux Islandais de réagir à l'avancée des débats via les réseaux sociaux.

Terrassée par la crise financière de 2008, l'Islande panse ses plaies. Sur le plan économique, le pays a procédé à la dévaluation de sa monnaie, relançant ainsi ses exportations, et à la nationalisation des principales banques pour éviter un effondrement du secteur bancaire. Si la situation tend désormais à s'améliorer, le pays reste convalescent et un long chemin reste à parcourir sur la voie de la guérison.

Sur le plan politique, l'Islande a engagé une refonte de sa Constitution afin d'empêcher la réitération de la crise financière. Une Assemblée constituante a été mise en place, afin qu'elle rédige un nouveau texte. L'actuelle Constitution date de 1944 et se base sur celle du Danemark. Or c'est cette constitution, jugée anachronique par certains observateurs, qui aurait favorisé l'émergence de la crise de 2008.

Les travaux de l'Assemblée constituante sont désormais terminés. Après avoir planché quatre mois sur le sujet et fait participer la population comme jamais grâce à l'emploi des réseaux sociaux, faisant de ce projet un exemple rare de constitution participative, l'Assemblée constituante a rendu sa copie. Et celle-ci est désormais soumise à référendum ce samedi.

Six questions sont posées au peuple islandais sur la nouvelle Constitution, qui peut être lue ici. Elle est composée de 114 articles et s'attèle à rééquilibrer les pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. En outre, elle consacre la liberté de l'information. En fonction des votes, les parlementaires islandais devront modifier le texte original pour refléter l'opinion de la majorité.

Au-delà de la révision de la Constitution, c'est le processus choisi par l'Assemblée constituante pour travailler qui s'est révélé intéressant. Soucieux de donner la parole à chacun, les 25 Islandais élus pour composer cette assemblée ont largement diffusé leurs débats sur Internet et permis aux autres Islandais de s'exprimer sur Facebook ou Twitter, en leur laissant la possibilité de proposer des amendements.

Une page Facebook a ainsi été ouverte, tout comme un compte de photos Flickr, une chaîne sur YouTube et un profil sur Twitter. Selon Médiapart, qui revient sur ce vote, l'Assemblée constituante n'a pas ouvert ses espaces uniquement à des fins de communication. 323 propositions d'amendements ont été soumises et certaines ont été intégrées dans le document final.


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