Selon des données fournies par Google à l'OCDE, 55 % des vidéos uploadées en France sur YouTube sont vues par des internautes situés à l'extérieur des frontières françaises, dont plus de la moitié en dehors de l'Union Européenne.

L'une des grandes motivations qu'a le CSA pour demander la régulation d'internet en France est qu'il faut préserver l'exception culturelle française, en faisant en sorte d'encourager par la réglementation la mise en avant des contenus nationaux. Les plateformes de vidéos à la demande, telles que Dailymotion ou YouTube, seraient les premiers concernés par les règles applicables à tous services susceptibles d'être utilisés sur les téléviseurs connectés. Mais il faut se demander quels seraient les effets d'une telle réglementation si elle s'appliquait, réciproquement, contre des contenus français.

Selon des données du premier trimestre 2011 obtenues par l'OCDE et livrées dans son nouveau rapport sur les technologies de l'information, 55 % des vidéos publiées sur YouTube en France sont vues à l'étranger. C'est-à-dire que les vidéos françaises bénéficient majoritairement d'une audience composée de spectateurs situés à l'extérieur des frontières françaises. 35 % des vues sont même réalisées en dehors des frontières de l'Union Européenne. Si les pays étrangers appliquaient une réglementation protectionniste sur YouTube, l'économie des vidéos françaises pourrait en pâtir.

Mais malgré un chiffre qui peut sembler impressionnant, les vidéos françaises sont proportionnellement parmi celles qui s'exportent le moins. 

En effet, sur les 21 pays choisis comme échantillon par l'OCDE, 16 produisent des vidéos qui sont encore davantage vues par des internautes connectés depuis des pays étrangers. La palme revient au Luxembourg, où 97 % des vidéos sont vues ailleurs qu'au Luxembourg ; mais il y a certainement un biais dû à des raisons tout à la fois démographiques (peu de créateurs de vidéos potentiels), et fiscales (le Luxembourg accueille des créateurs de vidéos qui veulent payer le moins d'impôt possibles, en ciblant une autre clientèle que les seuls luxembourgeois).

Le plus étonnant à nos yeux est l'Autriche, où malgré une langue officielle très peu exportable, 89 % des vidéos sont vues à l'étranger. A l'opposé, la Pologne se montre la plus nationaliste, avec 64 % des vidéos polonaises vues par les Polonais.


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