Lorsqu’un enfant disparaît, des dispositifs comme Alerte Enlèvement se déclenchent. Si les dossiers sont dans l’ensemble résolus, certains cas restent non élucidés. Afin que les disparitions les plus anciennes ne tombent pas dans l’oubli, deux associations dédiées à la protection de l’enfance présentent une nouvelle approche impliquant les pages d’erreur 404 parfois visibles sur les sites web, qui sont alors remplacées par un avis d recherche.

Chaque année en France, des dizaines de milliers d’enfants disparaissent. Selon les chiffres (.pdf) livrés en 2010 par la Fondation pour l’Enfance, il y a eu 58 932 inscriptions au fichier des personnes recherchées.  Plus de 80 % de ces inscriptions concernaient des fugueurs de moins de 18 ans. Mais il y a également chaque année plusieurs centaines de cas de disparitions inquiétantes et d’enlèvements parentaux.

Fort heureusement, la majorité des dossiers se termine bien. Les mineurs sont retrouvés, même si les recherches peuvent parfois durer quelques jours voire plusieurs semaines. Certaines situations sont évidemment plus compliquées, surtout celles classées dans les deux dernières catégories (enlèvements parentaux et disparitions inquiétantes).

Pour combattre des phénomènes d’enfants disparus, un important travail doit être effectué en amont pour prévenir plutôt que guérir. Mais il est parfois nécessaire d’intervenir après. En France, le dispositif Alerte-Enlèvement mobilise de nombreuses chaînes de télévision, des stations de radio, l’AFP ainsi que des sociétés de transport. Les réseaux sociaux et les sites communautaires sont aussi impliqués.

Si ces mécanismes d’alerte jouent un rôle déterminant dans l’information du public, la gestion du temps étant déterminante pour retrouver au plus vite l’enfant saint et sauf, ils ne permettent pas de résoudre tous les cas. Et ils ne sont pas forcément décisifs pour les disparitions non élucidées jugées inquiétantes. Mais le projet Notfound.org pourrait changer la donne.

L’idée ? Remplacer les pages d’erreur 404 – qui ne servent qu’à indiquer que la ressource demandée n’existe pas – par des avis de recherche d’enfants disparus. Le but étant de rappeler que des enfants sont toujours dans la nature et que les dossiers les plus récents ne doivent absolument pas faire oublier les plus anciens, qui par la force des choses ne font plus l’actualité.

Le projet a été mis sur pied par deux associations, Missing Children (MCE) et Child Focus. Chaque alerte est surmontée d’un message : « la page n’a pas été trouvée, X non plus« , X étant le prénom et le nom de l’enfant. La photo est également affichée, ainsi qu’une brève description (âge, pays d’origine, zone de disparition, particularité physique). Un numéro de téléphone est enfin proposé, en cas de signalement.

Selon les statistiques du projet Notfound.org, un peu moins de 1000 sites web participent à l’initiative. Il s’agit essentiellement de sites personnels et de blogs. Ce qui pose question sur l’impact d’une telle mesure. Ces sites doivent, dans l’ensemble, avoir une audience relativement limitée. Or, la visualisation d’une page 404 au cours de la navigation reste un évènement assez peu commun. Pas rare, mais cela reste inhabituel.


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