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Les jeux vidéo ne font pas les tueurs. Mais de là à vendre des armes ?

Pour accompagner la sortie de Medal Of Honor : Warfighter, EA s'est associé à des marchands d'armes réelles, dont il fait la promotion dans son jeu et sur son site internet. L'éditeur a néanmoins dû abandonner la publicité pour une arme blanche qu'il avait fait réaliser spécialement pour sa communauté de joueurs.

L'initiative n'a pas fait beaucoup de bruit en France, ni même aux Etats-Unis. Elle est pourtant pour le moins maladroite, et certainement dérangeante voire choquante. Pour promouvoir la sortie de son jeu Medal Of Honor : Warfighter, dont il vante le réalisme toujours plus grand, Electronic Arts a décidé au mois de juin dernier de mettre sur pied Project Honor, un fonds de charité destiné à financer deux associations d'aide aux familles de militaires blessés ou tués au combat. Le problème ? Le fonds est alimenté par des vendeurs d'armes dont Electronic Arts fait la promotion, soit en reproduisant fidèlement leurs armes dans le jeu (pourquoi pas commander un fusil de sniper TAC-300 avec lequel vous accumulez les head-shots ?), soit en plaçant des liens "partenaires" ou en parlant des marques concernées sur son site internet - voir par exemple cette vidéo promotionnelle où le producteur du jeu vante les produits de Surefire, un fabricant d'accessoires dédiés au combat tactique :

Spécialisé dans les couteaux et hachettes, l'un des partenaires industriels a même été jusqu'à créer une arme spéciale, le "Voodoo Hawk", réalisée en collaboration étroite avec Electronic Arts et dotée d'une "tête tranchante plus large". EA en faisait la publicité active sur son site internet, en encourageant les joueurs à l'acheter, pour augmenter les dons en faveur de Project Honor :

Finalement, devant les quelques articles de presse spécialisée qui se sont émus de l'initaitive, EA a accepté de faire demi-tour et de ne plus associer le nom du jeu à l'arme de guerre. Il a aussi retiré tous les liens menant à ses partenaires, dont la liste reste cependant visible sur le site du jeu.

Mais avoir été ainsi contraint de ne plus vanter les ventes d'armes a le don d'énerver Greg Goodrich, le producteur de Medal Of Honor"Nous étions bien partis pour lever beaucoup d'argent avec ce tomahawk, mais je ne sais pas comment ça va se passer maintenant", regrette-t-il. "Tous ces efforts, nous avons travaillé avec ces partenaires parce que nous voulions être authentiques,à et nous voulions redonner aux communautés. Chacun des ces partenaires, aucun d'eu n'a payé le moindre centime pour être présent (dans le jeu), tout l'argent généré est allé vers Project Honor".

Le producteur réfute toute idée que faire la promotion des armes réelles pose un problème éthique, à tout le moins. "Si je jouais à Need For Speed, et qu'on me donnait les clés d'une Porsche, est-ce que ça me donnerait envie d'y entrer et de conduire comme un taré et d'écraser des gens ? Non, je jouais à un jeu, et maintenant je conduis une voiture dans la vie réelle mais je ne vais pas devenir fou avec, parce que je jouais à un jeu vidéo".

Certes, les jeux vidéo ne créent pas les tueurs (on sait maintenant que c'est l'absence de réseaux sociaux, si si). Mais faut-il pour autant admettre qu'un jeu vidéo fasse la promotion de la guerre réelle et des entreprises qui vivent de la mort des autres ? Malaise.