L’Académie nationale de médecine suggère dans une recommandation d’abandonner le terme d’addiction aux jeux vidéo dans la mesure où il n’existe pas de consensus scientifique sur le sujet. À la place, l’institution recommande l’emploi de « pratiques excessives ».

Il existe depuis plusieurs années un débat très vif sur la dépendance des jeunes aux jeux vidéo. De nombreuses études et enquêtes souvent contradictoires ont vu le jour, alimentées par des faits divers sordides. Dans certains pays, le sujet a pris des proportions très importantes. La Corée du Sud a ainsi décidé d’imposer un couvre-feu pour limiter le temps passé sur les jeux en ligne (MMORPG).

En France, il avait été question il y a deux ans d’introduire un système similaire destiné à imposer des pauses obligatoires de 30 minutes par le biais d’une proposition de loi. La disposition avait fait long feu. Par la suite, une note du Centre d’analyse stratégique a suggéré la mise en place d’ateliers de sensibilisation des adultes aux risques des jeux vidéo pour leurs enfants.

L’existence d’une addiction au jeu vidéo est un sujet fortement débattue, en particulier chez les joueurs. Du côté des spécialistes, nombreux sont ceux à reconnaître qu’il existe de vrais usages abusifs mais les critères cliniques de l’addiction (modification de l’humeur, abandon des autres activités, rechutes…) sont loin d’être systématiquement constatés. Le jeu pathologique serait en revanche plus courant.

Face à l’absence de consensus scientifique sur l’existence de réelles addictions aux jeux vidéo, l’Académie nationale de médecine a publié au début du mois de mars ses recommandations sur le sujet. Révélées par le blog Psy et Geek, elles invitent chacun à nuancer l’expression d’addiction par un terme plus mesuré et moins stigmatisant. Il faut donc parler de « pratiques excessives ».

« Il n’y a pas de consensus scientifique sur l’existence de réelles addictions aux jeux vidéo. En l’absence d’études précisant leurs critères, il est préférable d’utiliser le terme de pratiques excessives, moins stigmatisant » écrit l’académie. « Le terme de pratique excessive (et a fortiori d’addiction) fait intervenir la notion de retentissement durable sur la vie du sujet« .

Pour l’Académie nationale de médecine, il est donc primordial que les familles agissent à deux niveaux. D’abord veiller à ce que le temps passé chaque jour devant un écran est raisonnable. « Le rôle éducatif des parents est primordial. Les parents doivent aussi être des modèles et ne pas passer eux-mêmes un temps excessif devant leurs propres écrans« .

Ensuite, les parents doivent s’assurer que le contenu de chaque jeu est bien adapté à l’âge du joueur qu’il soit enfin ou adolescent. Pour cela, ils peuvent consulter le système PEGI qui indique non seulement l’âge minimum recommandé (3, 7, 12, 16, 18 ans) et le contenu rencontré (grossièreté, discrimination, drogues, tabac, alcool, peur, sexe, nudité, violence, jeux de hasard, jeu en ligne).


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