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Vidéos de Merah : Sarkozy voudra-t-il aussi brouiller Internet ?

Nicolas Sarkozy a averti qu'il fera tout son possible pour empêcher la diffusion des images de la vidéo réalisée par Mohammed Merah montrant les exécutions sommaires de trois militaires, un enseignant et trois enfants. Le président de la République a évoqué en particulier des mesures pour "empêcher la diffusion du signal". Et si la vidéo apparaît sur Internet ?

Nicolas Sarkozy n'hésitera pas à employer les grands moyens pour empêcher la diffusion de la vidéo des tueries de Toulouse et Montauban réalisée par Mohammed Merah. Lors d'un déplacement à Guérande, le président de la République s'est montré très clair : "nous n'hésiterons pas à faire ce qu'il faut pour empêcher la diffusion du signal". Comme par exemple le brouillage des ondes radioélectriques ?

À l'origine de cette déclaration, la réaction du chef de l'État à la décision d'Al Jazeera de ne pas montrer les images des meurtres, estimant d'une part que la vidéo ne contient aucune nouvelle information pertinente et que d'autre part son contenu va à l'encontre du code de déontologie de la chaîne. Celle-ci montre notamment l'exécution sommaire de trois enfants, dont l'un à bout portant.

"C'est une décision raisonnable qui a été prise par Al Jazeera, et je vous dis tout de suite que si [la vidéo] devait être détournée par des télévisions appartenant ou proches d'organisations propageant des idées terroristes, nous n'hésiterons pas à faire ce qu'il faut pour empêcher la diffusion du signal" a ainsi commenté Nicolas Sarkozy, dans des propos repris par le Nouvel Observateur.

"Je suis heureux que l'ensemble du monde des médias français et internationaux considère que la diffusion de ces images est une insulte à la mémoire des enfants, à la mémoire des victimes et à la douleur de leurs proches", a-t-il poursuivi, "c'est simplement du bon sens et du respect pour des personnes qui ont tellement souffert". En France, le CSA a invité les chaînes françaises à ne pas les diffuser si jamais elles obtiennent une copie de la vidéo.

Mais si la chaîne du Qatar a pris sa décision, quid des autres médias, sites ou organisations ? Car en effet, il n'est pas impossible que d'autres copies aient pu être envoyées par Mohammed Merah ou un éventuel complice. C'est en tout cas ce qu'a indiqué la semaine dernière le procureur de la République à Paris, François Molins. Le tueur aurait notamment publié certaines séquences sur Internet.

Il est donc envisageable que des sites, notamment les fameux sites islamistes à visée terroriste que Nicolas Sarkozy veut combattre en pénalisant leur fréquentation, soient concernés. Dès lors, si le président de la République est prêt "à faire ce qu'il faut pour empêcher la diffusion du signal" au niveau des chaînes de télévision, que compte-t-il faire vis-à-vis des sites web, si cette hypothèse se confirme ?

Du côté des grandes plates-formes d'hébergement comme YouTube, Dailymotion ou Vimeo, il est clair que la vidéo ne sera jamais conservée si jamais elle était envoyée par un internaute. Ces sites prévoient déjà dans leurs contrats que les vidéos allant à l'encontre de leur règlement (pornographie, violence, racisme, spam, maltraitance, incitation au terrorisme...) seront rejetées.

Qui plus est, l'adresse IP utilisée par l'internaute ayant envoyé la vidéo sera conservée et mise à disposition des autorités judiciaires à leur demande. Grâce à cette information, les enquêteurs pourraient ensuite identifier auprès du FAI le propriétaire de l'accès à Internet qui a été utilisé pour envoyer la vidéo. Sauf si celui-ci a utilisé des moyens particulier (réseau virtuel privé) pour masquer sa trace.

Le risque, dans cette affaire, est d'assister à une escalade entre internautes et pouvoirs publics. S'il y aura probablement une forme d'auto-régulation de la part des chaînes de télévision et des plates-formes d'hébergement de vidéo, cette sorte de censure pourrait entraîner une volonté de la diffuser au maximum, pas forcément pour la montrer, mais par goût du défi.

Une sorte d'effet Streisand mais à la conclusion malsaine.