The Witcher 2, ou la preuve que pirater un jeu est d'abord un défi
Alors qu'il s'était fait connaître pour son opposition aux DRM, l'éditeur CD Projekt avait cédé aux sirènes du système SecuROM pour son jeu The Witcher 2. Mais il promet que c'est la dernière fois, après avoir constaté que la protection n'avait servi à rien, sinon à gêner ses clients, et que le fait d'employer des DRM est au contraire une invitation lancée aux hackers.
L'éditeur polonais CD Projekt revient aux sources et affirme qu'il n'utilisera plus jamais de DRM.
Présent à la Game Developpers Conference (GDC) cette semaine, le directeur de CD Projekt Marcin Iwinski a annoncé que "tous les prochains jeux n'utiliseront plus de DRM, ça ne fait que compliquer les choses pour rien". Mais ce qui est le plus intéressant, c'est le constat qu'il a dressé sur la diffusion de la version pirate, qui démontre que le fait de cracker le jeu n'est pas motivé par la possibilité d'y jouer gratuitement.
En effet, CD Projekt avait diffusé en même temps The Witcher 2 sous deux versions différentes. La première, distribuée dans les magasins, était pourvue du DRM SecuROM. La seconde était distribuée sur la plateforme GOG de CD Projekt, qui ne diffuse que des jeux téléchargeables sans DRM. Or "ce qui m'a vraiment surpris, c'est que les pirates n'ont pas utilisé la version GOG, qui n'était pas protégée", raconte Iwinski.
"Ils ont pris la version SecuROM commerciale, l'ont crackée, et ont dit "nous l'avons crackée !", alors qu'il y avait une version non sécurisée avec une sortie simultanée".
Ainsi le piratage continuera à exister, non pas seulement parce que des joueurs veulent jouer gratuitement, mais surtout parce que des hackers voient dans le surarmement des éditeurs de jeux vidéo un défi toujours croissant à relever.
Au final, malgré un petit budget et une version pirate largement diffusée, The Witcher 2 s'est tout de même vendu à plus d'un million d'exemplaires.