Dans sa course aux économies, Nokia vient d’annoncer la délocalisation de 4 000 emplois européens et américains vers l’Asie. Le sous-traitant qui les remplacera n’a pas encore été désigné. Cette décision signe la fin de la fabrication des téléphones de la marque sur le continent européen.

Le constructeur finlandais Nokia vient d’annoncer qu’il supprimerait 4 000 emplois en Europe et au Mexique pour les déplacer en Asie. Cela signifie que la firme fermera sa dernière chaîne d’assemblage européenne et que seules quelques finitions continueront d’être réalisées sur le continent.

Cette annonce était attendue. Ce n’est pas la première réduction d’effectifs ou délocalisation que la firme effectue mais elle est représentative des économies que cherche à faire Nokia pour se relancer. En avril 2011, 7 000 emplois avait déjà été supprimés par la firme. Cinq mois après, 3 500 autres postes disparaissaient. Les bons résultats enregistrés par sa gamme Lumia de smartphones sous Windows Phone sont encore très loin d’égaler les score d’Apple et de Google et la firme doit donc réduire ses dépenses.

TechCrunch précise que 2 300 postes sont supprimés en Hongrie, 1 000 en Finlande et 700 au Mexique. Ils ne représentent pas l’ensemble des emplois sur ces territoires mais simplement ceux affectés à l’assemblage de base. Aucune information n’a été donnée sur le sous-traitant asiatique qui serait choisi pour les remplacer, ni sur le pays dans lequel il est installé. Mais si la firme veut réduire ses coûts, la Chine, Taiwan ou la Thaïlande sont des choix classiques.

A l’heure où le débat de l’élection présidentielle insiste sur le « produire en France » et sur les facultés de l’Allemagne à exporter, cette décision est un nouveau coup de massue pour l’économie européenne. Dans un secteur largement dominé par les firmes américaines et asiatiques, l’annonce de suppressions d’emplois par le seul géant européen de l’industrie n’est pas une bonne nouvelle. Antti Rinne, à la tête du syndicat finlandais Pro, rappelle qu’il sera « impossible de faire baisser le chomage et d’augmenter la durée du temps de travail s’il n’y a pas d’emplois« .

Même si cette décision était « inévitable » pour Steve Brazier du cabinet d’analyse Canalys qui a livré son sentiment à Reuters, l’Europe doit pouvoir inciter ses entreprises à rester sur son territoire. Sinon, elle perdra, à terme, la faculté de concurrencer les autres pays dans des industries aujourd’hui incontournables.

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