Le secteur du livre électronique connaît un développement notable aux États-Unis, au Japon et en Europe. Au sein du Vieux Continent, la France ne devrait toutefois pas parmi les pays les plus en pointe en raison de la frilosité encore prononcée des consommateurs. En cause, le prix du livre électronique, encore trop proche de celui du livre physique.

Dans de nombreux pays du monde, le marché du livre électronique se développe. La multiplication des tablettes numériques et des liseuses sur le marché incite en effet les éditeurs à déverser toujours plus de contenus dématérialisés sur les plates-formes légales de téléchargement et à songer à de nouveaux modes de consommation, comme le prêt de livres électroniques.

Selon une étude menée par l’IDATE, le marché mondial du livre électronique va connaître une croissance de 30 % par an jusqu’en 2015. À cette date, ce secteur devrait alors peser pas moins de 5,4 milliards d’euros et peser 12 % du marché total du livre. Mais la dynamique remarquée dans les différents pays est toutefois loin d’être uniforme, selon les projections du centre d’études et relayées par l’AFP.

La France devrait ainsi avoir en 2015 une part de marché du livre électronique inférieure à celle d’autres pays occidentaux, comme l’Espagne, les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni. Le centre d’études prend ainsi l’exemple du pays de Cervantès, où le marché sera de 16 % en volume et 9 % en valeur, là où l’Hexagone sera à 13 % en volume et 7 % en valeur. La France se placera toutefois devant l’Allemagne.

L’essor limité du livre électronique en France par rapport à d’autres pays s’explique notamment pas le différentiel prix entre le prix moyen d’un livre physique et sa version électronique. Pour l’IDATE, l’écart n’est que de 20 % en France, ce qui n’est pas suffisant pour donner un coup de fouet au secteur. Aux États-Unis, l’écart constaté est de 50 %, ce qui est beaucoup plus attractif.

Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que les consommateurs potentiels limitent leurs achats de livres électroniques ou attendent une situation plus favorable. Or cette dernière tarde manifestement à arriver, d’autant que certains éditeurs sont suspectés d’entente illicite sur les prix des livres électroniques, que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord.

Pour que ce secteur prenne son envol, il faudrait donc un écart tarifaire suffisamment perceptible pour inciter les consommateurs à acheter des e-books. Cependant, la récente loi sur le prix unique du livre numérique risque de constituer un frein supplémentaire au développement d’offres innovantes dans ce domaine, en empêchant une mise en concurrence accrue des libraires.


Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.