Avant le week-end, une petite anecdote non sans rapport avec le droit d’auteur ou la propriété intellectuelle dans son ensemble. Elle se déroule en Chine, où l’on voit que le respect du Droit pose, vraiment, quelques problèmes…

Droit d’auteur sur le nom ? Droit des marques ? Droit au respect à l’image ? Concurrence déloyale ? Les juristes amateurs de propriété intellectuelle ont de quoi s’amuser avec les préservatifs « Clinton » et « Lewinsky » vendus par un laboratoire chinois.

Les préservatifs en question sont vendus en terre asiatique par boîtes de 12. La boîte qui porte la marque de « Clinton » est vendue environ 3 euros, tandis que celle réalisée en hommage de sa célèbre stagiaire coûte 1,85 euros. Pourquoi cette différence de prix ? La ligne Clinton est de meilleure qualité. « Nous avons choisi ce nom parce que nous pensons que Clinton est un symbole de succès et un homme de responsabilité » explique très sérieusement Liu Wenhua, le gérant de la société.

Il en a coûté environ 60 euros à Wenhua pour déposer les deux marques « Clinton » et « Lewinsky » auprès du bureau des marques du gouvernement chinois. Selon un avocat chinois, il y a là une atteinte évidente aux droits du couple adultérin, mais encore faut-il pouvoir faire quelque chose.

Les lois chinoises protégeant la propriété intellectuelle ont été renforcées, mais le bureau des marques n’écarte pas de lui-même les marques contrefaites ou celles qui posent des difficultés évidentes. La seule solution pour l’homme d’Etat et Monica Lewinsky serait d’aller porter plainte en terre chinoise.

Peu probable ; ce serait leur faire encore plus de publicité.

Mais après tout, est-ce un si grand mal de voir son nom porté sur des millions de phallus chinois et de lutter ainsi de son seul nom contre la propagation du SIDA en Chine ?

La morale a ses raisons que la propriété intellectuelle ignore…


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