La Croix Rouge a rassemblé la semaine dernière un comité ayant pour mission de définir si les jeux de guerre comme Call of Duty ne violaient pas la Convention de Genève qui définit les règles de protection des personnes en cas de conflit. Si aucune résolution n’a été prise, le sujet n’est pas enterré et le Mouvement appelle les éditeurs à prendre en compte ces règles lors du développement des jeux.

Activision s’était livré à un petit calcul amusant en janvier dernier, concernant son best seller Call of Duty: Black Ops. Selon l’éditeur, le jeu de simulation de guerre avait vu mourir 62 milliards de personnages, auxquels il fallait ajouter 242 millions de blessés graves. Ces chiffres ont, depuis, largement évolué le but du jeu étant, justement, de tuer ses ennemis.

Mais, alors que sa suite Call of Duty: Modern Warfare 3 fut le 8ème sujet le plus discuté dans le monde cette année sur Facebook, ce petit calcul n’a pas amusé tout le monde. En effet, et Nadine Morano pourrait être ravie, la Croix Rouge a annoncé la semaine dernière avoir constitué un comité dont la mission est de définir si ces jeux violent, ou non, la Convention de Genève relative au droit international humanitaire.

Rappelons-le, cette convention définit les règles de protection des personnes en cas de conflit, qu’elles soient soldats ou civils. « Alors que le Mouvement travaille dur pour promouvoir le droit humanitaire à travers le monde, il y a 600 millions de personnes qui le violent virtuellement » explique le comité.

L’idée d’analyser si les jeux vidéo respectent ou non ces règles internationales n’est pas nouvelle. TRIAL, une organisation suisse qui lutte contre les génocides, crimes de guerre et crimes contre l’Humanité, a publié en 2007 un rapport appelé « The Playing By The Rules » qui fut primé au Forum des Droits de l’Homme la même année. Le rapport estime que « les jeux ne peuvent pas être des zones de non droit. Il serait fort appréciable s’ils incluaient les règles qui s’appliquent aux conflits armés« . Le rapport note que les jeux incitent les joueurs à violer les principes de ces règles en tuant des combatants non-armés, en torturant, ou en utilisant des armes qui impliquent des blessures superflues, comme l’explique Kotaku.

Pour TRIAL, puisque les jeux embarquent souvent des systèmes pénalisant les blessures infligées aux civils, il devrait en être de même concernant les violations aux règles comme la Convention de Genève. En 2009, accompagnée de l’association Pro Juventute, l’Organisation appelait les éditeurs à les intégrer à leur développement.

Si la Croix Rouge n’envisage pas de mener des actions directes contre ces violations virtuelles, elle appellent les développeurs à intégrer ces règles lors du développement des jeux, annonce le DailyMail. Sinon, le comité se réserve le droit de demander aux gouvernements d’adopter des lois régulant ces pratiques. En effet, si la semaine discussions autour de ce sujet n’a pas mené à une résolution, le sujet n’est pas enterré et pourrait revenir sur la table dans les prochains mois.

Mais ne nous plaignons pas. Avec des jeux plus humains, nous éviterons les émeutes et empêcherons les jeunes de tuer leurs camarades ou de devenir des terroristes. A moins que la violence dans les jeux vidéo n’ait aucun effet sur les joueurs et que ce soit au joueur de savoir faire la part des choses et de choisir la morale qu’il souhaite adopter dans ses parties qui, par définition, n’ont pas vocation à reproduire exactement la réalité.


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