Il sera bientôt possible de surfer en 3G dans le métro ou le RER à Paris. La RATP doit lancer un appel d’offres et les quatre opérateurs ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt. Néanmoins, le processus de mise en place de la 3G choisi par la RATP est vivement critiquée par Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free Mobile.

Ceux qui ont déjà pris les transports en commun à Paris le savent bien. Dès que le trajet s’effectue sous terre, la qualité des communications est en chute libre, au point de devenir particulièrement exécrable. Pour les millions de voyageurs quotidiens qui empruntent les rames du métro ou du RER, il faut donc composer avec le réseau Edge pour surfer sur le net, ce qui est loin d’être agréable.

L’absence d’une couverture 3G acceptable dans les transports souterrains est d’autant plus remarquée que la capitale bénéficie pourtant d’une très bonne couverture de la part des opérateurs. Ce problème devrait toutefois être résolu dans les prochains mois, à en croire les informations rapportées samedi par le quotidien Libération.

Le journal rapporte en effet que la régie autonome des transports parisiens (RATP) compte déployer dès que possible la 3G dans ses rames. Un appel d’offres est sur le point d’être lancé afin d’améliorer la couverture haut débit dans les « emprises souterraines de la RATP« . L’objectif étant à terme de fournir sous terre une qualité de réseau équivalente à celle que les Parisiens peuvent avoir en surface.

Début octobre, la RATP a donc adressé un courrier aux quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free Mobile) afin de les inviter à s’inscrire dans la procédure pour récupérer le dossier de candidature. Tous ont répondu présent, mais chacun a de bonnes raisons de traîner les pieds. Et pour cause, la RATP a retenu un schéma qui est loin de faire l’unanimité.

La RATP veut en effet avoir sa part du gâteau. Selon le journal, seul un des quatre opérateurs obtiendra le feu vert de la régie autonome des transports parisiens pour déployer son réseau sous terre. Les trois autres seront obligés de le louer, sur le principe de l’itinérance, pour pouvoir fournir une connexion 3G décente à leurs clients.

Ce plan offre deux avantages financiers à la RATP. En autorisant un seul et unique opérateur à accéder aux « emprises souterraines », la société fait monter les enchères en mettant les quatre opérateurs en compétition. De plus, la RATP compte bien prélever un pourcentage sur les accords d’itinérance que l’opérateur élu aura passé avec ses rivaux.

Visiblement, la RATP ne veut pas reproduire la même stratégie que celle employée il y a dix ans lors du déploiement de la 2G. La régie avait choisi de cofinancer avec les opérateurs l’antenne réceptionnant leurs fréquences 2G et ces derniers avaient chacun déployé leurs baies radio, rappelle le journal. Or, le schéma retenu pour la 3G risque de poser des problèmes juridiques et techniques, notamment de saturation.

L’Autorité de régulation des télécoms a en tout cas été alertée. Celle-ci devra se pencher sur les risques de discrimination entre opérateurs, puisque la RATP va limiter l’accès à l’espace public à un seul opérateur au détriment des trois autres. Cela risque de poser des problèmes certains en matière de concurrence, d’autant que la RATP profite déjà d’un monopole sur son réseau.


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