La MPAA a publié la version 2011 de sa liste des pires sites pirates du monde. De nombreux domaines déjà présents en 2010 font leur retour, tandis que d’autres ne sont plus présents. D’autres sites web font également leur entrée. Le document a été remis au représentant au commerce du gouvernement américain.

En charge de la protection des intérêts de l’industrie cinématographique des États-Unis, la MPAA s’est trop tôt impliquée dans la lutte contre le piratage sur Internet. Déterminée à imposer son point de vue, l’association interprofessionnelle s’attèle en conséquence à mettre la classe politique dans sa poche en produisant un intense lobbying à Washington, afin que l’administration américaine prenne des mesures toujours plus fortes.

Pour éclairer la classe politique dans ses choix futurs, la MPAA a adressé l’an dernier au représentant au commerce du gouvernement américain une liste des sites web considérés comme des intersections majeures du piratage sur la toile. Ces domaines sont, pour la MPAA, des cibles prioritaires à abattre du fait de leur importance auprès des internautes s’adonnant au téléchargement illicite.

Alors que les États-Unis ont d’ores et déjà signé l’ACTA aux côtés de sept autres pays, et réfléchissent en parallèle à un durcissement très important de la législation en vigueur, la MPAA a choisi de publier une version mise à jour de sa fameuse liste des pires sites pirates du monde. Relayée par Torrentfreak, cette liste reprend une grande partie des noms déjà recensés l’an dernier.

Sites de liens BitTorrent

  • ThePirateBay.org
  • Rutracker.org
  • Kat.ph (anciennement Kickasstorrents.com)
  • IsoHunt.com
  • Demonoid.me
  • Torrentz.eu
  • Btjunkie.org
  • Xunlei.com

Dans cette liste, pratiquement aucune surprise. Les ténors des sites de liens BitTorrent sont toujours présents, comme le suédois The Pirate Bay ou le canadien IsoHunt. Bien que les pressions des autorités et de la justice augmentent, ces sites sont toujours accessibles dans nombre de pays, avec ou sans proxy. Certains domaines ont évolué, à l’image de Kat.ph ou Demonoid (avec un domaine du Monténégro : .me).

Nous remarquons néanmoins l’apparition d’un nouveau domaine qui n’avait pas été listé l’an dernier : Xunlei.com. Il s’agit d’un portail soutenu par Google qui propose de la musique en libre accès. Le site est dans le collimateur de la MPAA depuis 2008. L’émergence du net en Chine est sans doute l’une des raisons de l’association américaine qui l’a poussé à faire de la fermeture de Xunlei une priorité.

Hébergement en un clic et téléchargement direct

  • Megaupload.com
  • Megavideo.com
  • Putlocker.com
  • Wupload.com
  • Simdisk.co.kr
  • VKontakte

Du côté des services d’hébergement et de téléchargement direct, la MPAA a renouvelé une grande partie de sa liste. Exit les Webhards, Ba-k.com ou Kino.to, place à Putlocker, Wupload, au sud-coréen Simdisk et au russe VKontakte. Ce dernier est assez particulier, puisqu’il s’agit d’un réseau social. Cependant, les serveurs du site communautaire sont pointés du doigt par les ayants droit pour servir de plate-forme au piratage.

Chose assez inattendue, le site RapidShare ne figure pas dans la liste 2011 de la MPAA. Le site est pourtant l’un des services d’hébergement les plus populaires sur la toile. Rappelons à cette occasion que la responsabilité de ces espaces n’est pas automatique, au regard de la directive européenne sur le commerce électronique. Ces sites ne sont pas responsables des agissements de leurs utilisateurs.

Newsgroups et sites de liens

Si l’essentiel du document est consacré aux sites de liens BitTorrent et aux hébergeurs spécialisés, la MPAA n’a pas oublié les newsgroups (Usenext.com) et certain sites spécialisés dans la collecte de liens. Parmi ces derniers, citons Video2k.tv, Letmewatchthis.ch, Movie2k.to, Seriesyonkis.com ou encore 3000filmes.com. La responsabilité exacte de ces espaces est encore incertaine.

Le cas de la jurisprudence espagnole est illustratif. L’an dernier, la justice espagnole avait estimé que l’auteur du site n’était pas responsable du contenu partagé grâce à ces liens, notamment parce qu’il n’hébergeait pas lui-même les contenus référencés, et parce qu’il n’en tirait pas d’avantage financier. Cette jurisprudence, constante depuis 2006, a été bousculée cette année par un autre jugement rendu en début d’année.

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