Alors qu’il s’était engagé à abroger la riposte graduée, François Hollande a dit lors d’une rencontre avec les cinéastes qu’il n’abrogerait pas la loi Hadopi s’il était élu en 2012. La promesse figure au projet du Parti Socialiste.

La Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) a publié mercredi un communiqué dans lequel elle indique que les cinéastes « prennent acte que François Hollande ne souhaite pas abroger la loi HADOPI« . C’est la surprise du chef. Le candidat socialiste s’y était pourtant engagé avant l’été.

« Notre responsabilité en 2012 sera de mettre un terme au plus vite au conflit entre créateurs et internautes en abrogeant le dispositif Hadopi« , avait-il écrit pour réparer ce qu’il faisait alors passer pour un malentendu. Une semaine plus tôt, le candidat aux primaires socialistes avait en effet proposé de conserver Hadopi, y compris dans un volet de « dissuasion », mais de la réformer.

Dans son communiqué, l’ARP indique que les cinéastes que François Hollande a rencontré « tiennent à saluer le travail de réflexion que semble mener le candidat autour des sujets d’intérêt général de la création tels que l’évolution de la copie privée, le redéploiement des ressources pour l’ensemble des secteurs culturels, l’amélioration de la rémunération des auteurs par une plus grande traçabilité des œuvres dans l’univers numérique« .

En langage de lobby, tout cela veut dire que François Hollande a su parfaitement répondre à leurs attentes, ce qui ne devrait pas être une surprise… L’ARP est l’organisateur des Rencontres de Dijon, dont le maire François Rebsamen est le bras droit Hollande, devenu président du groupe socialiste au Sénat. Or nous avions redit à cette occasion toute la bienveillance que portait Rebsamen à l’égard de l’ARP et de la lutte contre le piratage. Son voisin de Beaune, Alain Suguenot (UMP), avait dénoncé les pressions exercées par le lobby lors de la loi DADVSI, au moment où il militait à l’Assemblée pour la licence globale. En représailles, l’ARP avait déménagé ses Rencontres de Beaune vers Dijon.

S’il n’abroge pas la loi Hadopi, au moins dans son volet riposte graduée, François Hollande brisera déjà une promesse qui figure au projet du Parti Socialiste, qu’il s’est engagé à respecter comme l’ensemble des candidats socialistes aux primaires.


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