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La Tunisie arrête-t-elle encore des blogueurs pour dissidence ?

Un blogueur tunisien critique à l'égard du régime post-Ben Ali a été arrêté cette semaine à Tunis, avant son départ vers la France. S'il a été arrêté officiellement pour une affaire d'injures par SMS, le blogueur et son entourage affirment qu'il s'agissait de pressions politiques.

Après le retour du filtrage de la pornographie sur Internet, la Tunisie est-elle à nouveau le lieu d'arrestations politiques de blogueurs dissidents ? La question se pose à la lecture de cet article publié par LyonCapitale, qui indique qu'un "blogueur tunisien vivant en France a été interdit de quitter la Tunisie, mardi 6 septembre". Selon le journal, le dénommé Sami Ben Abadallah aurait été arrêté sans explication, pour un interrogatoire dans les locaux administratifs de la police judiciaire de Tunis. Or, "son entourage craint que le contenu de son blog, extrêmement critique à l'égard de hauts responsables politiques, soit la raison de cette réaction des autorités tunisiennes", ajoute le journaliste.

Le blogueur tunisien était inscrit sur les listes d'interdiction de vol, avant d'être libéré huit heures plus tard.

"Depuis plusieurs mois, Sami Ben Abdallah a entrepris de publier une série "d'enquêtes" sur Kamel El Taief, un homme d'affaires intime de Ben Ali avant de tomber en disgrâce (...) Fin août, alors qu'il est en vacances en Tunisie, Sami Ben Abdallah a rencontré Kamel El Taief durant deux heures. Deux autres rencontres ont eu lieu selon des proches du blogueur à Tunis, dont une hier (mardi) matin, le jour du départ de Sami Ben Abdallah pour Paris". Or après le départ de Ben Ali, El Taief serait devenu un des nouveaux hommes forts de la Tunisie.

Officiellement, c'est en fin de compte pour une histoire d'échange de SMS injurieux que le blogueur a été interdit de vol et arrêté, seulement trois jours après les faits. Un exemple d'efficacité judiciaire. Mais Sami Ben Abadallah affirme qu'il "s'agit d'une affaire politique maquillée en une affaire de droit commun".

"Nous avons joint Sami Ben Abdallah quelques minutes seulement après sa sortie des locaux de la police judiciaire hier soir. Il nous a confié ne pas se sentir en sécurité en Tunisie", racontait jeudi LyonCapitale""Mon téléphone est sur écoute. Plusieurs intermédiaires ont essayé de me piéger en me proposant de l'argent si j'arrêtais de publier des articles sur certains hommes politiques". Sami Ben Abdallah nous a également confirmé que Kamel El Taief a tenu à le rencontrer une troisième fois le matin précédant son départ prévu pour Paris."

Contacté par Numerama, un proche des émeutiers tunisiens s'est montré vendredi très hésitant à parler de cette affaire, nous prévenant qu'il s'agissait d'un "terrain dangereux". Preuve que de nombreux mois après la chute de Ben Ali, la Tunisie est encore loin d'avoir gagné la tranquillité à laquelle elle aspire.