L’obligation d’être connecté aux serveurs de Blizzard pour jouer à Diablo 3 a entraîné de nombreuses discussions chez les joueurs. Face au mécontentement, le studio américain s’efforce d’expliquer que cette décision lui permet d’offrir à la communauté de nouvelles expériences en jeu. Et de mieux lutter contre le piratage et la triche, aussi.

Le fossé est-il en train de se creuser entre Blizzard et sa communauté ? Au début du mois d’août, Blizzard dévoilait de nouvelles informations sur Diablo 3 et en profitait pour annoncer dans le même temps le lancement imminent de la beta du célèbre hack’n’slash. Cette nouvelle fut toutefois occultée par deux annonces qui depuis font débat au sein des joueurs. L’hôtel des ventes avec de l’argent réel et la connexion à Internet obligatoire.

L’obligation de jouer en ligne, qui n’est pas sans rappeler la politique antipiratage d’Ubisoft, est officiellement destinée à offrir de nouvelles fonctionnalités aux joueurs, comme la discussion instantanée d’un jeu à l’autre ou un système de hauts-faits qui progresse en fonction des accomplissements réalisés par le joueur. Autant de nouvelles possibilités qui n’ont pas suffi à calmer le mécontentement de nombreux joueurs sur les forums officiels. Et ailleurs.

Devant un incendie qui peine à s’éteindre, Blizzard s’efforce depuis le début du mois d’expliquer les raisons pour lesquelles l’entreprise demande au joueur de s’authentifier à chaque nouvelle partie. Au cours d’un entretien accordé la semaine dernière à MTV, le vice-président de la technologie en ligne chez Blizzard a fait part de sa surprise face à la réaction des joueurs. Pour Robert Bridenbecker, ce n’est que l’évolution naturelle de l’industrie du jeu vidéo.

« Je suis effectivement un peu surpris que l’on s’interroge encore de nos jours sur le jeu en ligne et les exigences qui en découlent. Nous faisons des jeux en ligne depuis maintenant quinze ans, et [… c’est simplement la façon dont les choses évoluent » a expliqué Robert Bridenbecker, qui a rappelé les nombreux avantages d’avoir une connexion permanente aux serveurs, comme la naissance d’une communauté centralisée.

Pour le studio américain, la décision d’imposer la connexion aux joueurs n’est donc motivée que dans l’unique souci d’offrir de nouvelles expériences de jeu à sa communauté. Jamais le problème du piratage n’est entré en ligne de compte. Du moins, c’est ce qu’assure Robert Bridenbecker. « En interne, je ne pense pas que les verrous numériques (DRM) entraient en ligne de compte lorsque nous nous sommes demandés comme nous voulions que la liaison marche« .

« Les idées qui surgissaient concernaient toujours les fonctionnalités du jeu » a-t-il continué, estimant que ce type de mesures permet dans le même temps d’éviter le piratage et la triche. Si Blizzard reconnait que ces deux derniers points ont été évoqués, ce n’était pas dans une réflexion globale sur la copie et le piratage. La connectivité n’est là que pour apporter de nouvelles fonctionnalités

Officiellement, ce n’est donc pas le piratage qui pousse Blizzard à exiger que les joueurs se connectent systématiquement sur ses serveurs pour jouer, mais l’envie de proposer à sa communauté une expérience de jeu enrichie. Même si pour cela, Blizzard doit dans le même temps rendre moins attractif ses jeux, en supprimant une fonctionnalité très populaire, le réseau local (LAN).

Qui a dit contradictoire ?


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