Est-il possible de démasquer le sexe d’un joueur en se basant uniquement sur son comportement en jeu ? C’est la question que se pose Roman Yampolskiy, de l’université de Louisville. Avec son équipe, il souhaite établir des modèles permettant de déterminer le genre d’un joueur croisé dans un monde virtuel.

Cette frêle Elfe de la nuit aux prises avec ce terrible guerrier Orc est-elle jouée par un homme ou une femme ? Et ce puissant chasseur Nain, à l’armure impeccable ? Est-il animé par un joueur masculin ? Dans les mondes virtuels comme World of Warcraft ou au sein de simulateurs tels Second Life, il est très difficile de démasquer le sexe d’un autre joueur sans discuter un minimum avec lui.

C’est pourtant à ces questions que voudrait répondre le docteur Roman Yampolskiy, de l’université de Louisville aux États-Unis. Selon le scientifique, il est possible de connaître le sexe du joueur en analysant son comportement en jeu. D’après la BBC, des éléments comme la gestuelle, les mouvements, des déplacements et d’autres caractéristiques distinctives peuvent permettre de déterminer le genre d’un joueur.

Cette capacité d’identifier le sexe des joueurs en se basant sur leur comportement en jeu peut avoir des avantages multiples, explique Roman Yampolskiy. Dans le cadre d’une campagne publicitaire se déroulant dans un univers virtuel, les entreprises pourront par exemple cibler avec plus d’efficacité les hommes ou les femmes en fonction du produit ou du service mis en avant.

L’analyse comportementale peut également servir les intérêts du joueur, selon le chercheur. Si le compte d’un joueur est piraté par un autre individu, les amis ce de joueur pourront remarquer les comportements erratiques, ou en tout cas inhabituels, de l’avatar. Cela pourrait leur éviter de se faire piéger et de remonter le problème aux maîtres de jeu par exemple.

Toujours selon Roman Yampolskiy, une telle fonctionnalité pourrait enfin permettre de retrouver un même joueur à travers différents mondes virtuels (si tant est qu’il s’y trouve !) en se basant uniquement sur sa « signature de déplacement ». Nous serions donc bien loin du simple outil permettant de démasquer les hommes qui se cachent en femmes, et inversement.

Le projet de Roman Yampolskiy n’en est qu’à ses prémices, puisque le scientifique doit encore collecter de nombreuses données issues d’univers comme Second Life, World of Warcraft ou encore Entropia Universe. Une fois les données récoltées, il faut ensuite les analyser et repérer les éléments-clés. Reste à savoir si cela aboutira ou si le chercheur se heurtera à des difficultés insurmontables.

À ce sujet, rappelons la galerie publiée en 2007 par le New York Times où plusieurs joueurs ont accepté de confronter leur vraie identité à leur avatar en jeu, sous l’œil du photographie Robbie Cooper. Les différences sont parfois saisissantes, comme le montre la photo publiée ci-dessus !


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