La candidate du Front National à la future élection présidentielle a attaqué dimanche « la scandaleuse loi Hadopi », dont elle estime qu’elle participe à un objectif de censure de la dissidence sur Internet.

L’abrogation de la loi Hadopi va-t-elle devenir un sujet de campagne pour fédérer les internautes dans la perspective des élections de 2012 ? Après que le Parti Socialiste s’est montré timide dans la promesse de suppression des lois Hadopi, Nicolas Sarkozy s’est lui-même livré à un numéro d’équilibriste la semaine dernière en se prêtant à une forme de mea culpa, en évoquant une éventuelle remise en cause de la riposte graduée, tout en assurant la Haute Autorité de son soutien.

Personne n’est dupe, mais la réputation désastreuse de l’UMP sur Internet (accentuée par les loi Hadopi et les conditions de leur adoption) est telle que le futur candidat à l’élection présidentielle se doit de faire croire à une prise de conscience de la droite tout en sauvegardant ses soutiens dans le monde culturel.

Pendant ce temps, le Front National en profite pour s’engouffrer dans le boulevard. A l’occasion de son discours du 1er mai, Marine Le Pen a livré à son auditoire un plaidoyer pour les libertés (syndicale, de la presse, économique, …), dans lequel elle a glissé une attaque dure contre la riposte graduée et le traitement réservé à Internet par Nicolas Sarkozy.

Critiquant « la dictature de la bien-pensance et la pression des intérêts politiques ou financiers« , la candidate frontiste assure que le FN veillera « jalousement à la liberté sur internet en luttant résolument contre la scandaleuse loi Hadopi, tentative totalitaire de surveillance et de traque des internautes- dont le Big Brother d’Orwell n’aurait pas rêvé et dont le but évident est de tenter de faire taire cette dissidence, ce bouillonnement d’intelligence qui a trouvé refuge sur la toile« .

Cette sortie opportune n’est pas surprenante de la part de la présidente du Front National, qui s’est montré le plus efficace dans l’exploitation des réseaux sociaux parmi les différentes formations politiques. Rarement confronté sur ses idées dans les médias traditionnels, le parti d’extrême droite profite de l’accès direct aux électeurs offert par Internet pour rassembler des soutiens, et en faire des relais d’opinion.

Comme en 2007, lorsque le FN affichait l’abrogation de la loi DADVSI dans son programme, la suppression des loi Hadopi ne devrait être qu’une des très nombreuses promesses d’abrogations de lois au programme du Front National en 2012.

En 2009, au plus fort de la polémique sur Frédéric Mitterrand et ses récits de voyages en Thaïlande, une source anonyme avait affirmé au magazine Challenges, sans aucune logique vu le déroulé des évènements, que le Front National avait été instrumentalisé par des anti-Hadopi. Mais jamais le gouvernement n’a semblé réaliser que la riposte graduée et sa mise en œuvre ont contribué à renforcer les extrêmes.


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