Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

Download.com : menace ou chance pour le logiciel ?

A première vue, la nouvelle politique de Download.com a de quoi réjouir, et elle a déjà été acclamée par nombre d'internautes. Aucun logiciel accompagné de programmes tiers (adwares) ne seront désormais référencés sur le site de téléchargements du groupe CNet. "Pas d'exception", c'est le mot d'ordre de Scott Arpajian, vice président du service en ligne. Mais est-ce réellement un bien ?

Clairement, plusieurs écoles vont s'opposer face à la politique de Download.com. Il y a ceux qui y verront une chance pour le logiciel libre, ceux qui y verront une initiative salutaire pour le public, et ceux enfin qui y verront une véritable menace pour l'indépendance des éditeurs de logiciels. La bonne réponse, elle, est sans doute cachée dans les trois.

Tout d'abord, on doit s'étonner de la guerre faite non pas uniquement aux "spywares" (c'est-à-dire aux logiciels ayant pour fonction d'établir un profil de l'utilisateur ou de récolter des informations confidentielles, à des fins marketing), mais bien aux "adwares". Sous cette dernière bannière se retrouvent en effet tous les logiciels qui imposent de la publicité à leurs utilisateurs, à travers la présence d'un logiciel partenaire tiers. Certes, Download.com prend bien soin de préciser qu'ils ne visent que les logiciels dont la publicité est fournie par la présence d'un logiciel tiers (par exemple Cydoor), et non pas tous les logiciels supportés par la publicité. Mais concrètement, rares sont les éditeurs de logiciels à pouvoir gérer en interne la commercialisation de leurs espaces publicitaires, et nombreux sont ceux qui s'en remettent à des spécialistes. Or un adware peut être tout à fait inoffensif pour l'utilisateur et ne pas violer son intimité comme le feraient les spywares.

Pour beaucoup d'éditeurs, les adwares sont la seule chance de pouvoir proposer un logiciel gratuitement à leurs utilisateurs.

On peut saluer la manœuvre, en se disant que les logiciels gratuits se doivent d'être libres et open-source, et honnis soient les logiciels propriétaires. Mais c'est vouloir faire un peu trop vite table rase des logiciels de nature propriétaire qui ont largement contribué au développement de l'informatique depuis plusieurs décennies. Si le terme "propriétaire" fait penser à Microsoft et à son Windows, il recouvre aussi des incontournables de l'histoire du net comme mIRC, ICQ, Winamp, ou même, eh oui!, Napster. Il serait donc absurde de condamner le logiciel propriétaire sur l'autel de la lutte contre le géant de Redmond et de le forcer au modèle payant pour avoir le droit d'exister.

Derrière un discours démagogique, Download.com ne souhaite t-il pas tout simplement la mort du logiciel gratuit ?

La simple présence dans le premier annuaire de téléchargement du monde demande désormais le paiement d'une somme pouvant aller jusqu'à 949 dollars par an. Si l'inscription gratuite existe toujours, elle condamne néanmoins l'éditeur a être relégué au second plan à mesure que les éditeurs de logiciels payants accepteront de jouer le jeu du positionnement onéreux.

Et s'il faut encaisser de l'argent pour pouvoir être référencé, sans pour autant s'en remettre aux adwares, il faut nécessairement rendre le logiciel payant.

Or Download.com a tout intérêt à vendre du logiciel payant. La plateforme propose en effet de vendre elle-même les logiciels, et d'empocher entre 8 et 12% du montant net encaissé à chaque vente. La stratégie est fine.

Progressivement, les éditeurs deviennent totalement dépendants du distributeur, à l'image de ce que l'on connaît entre les producteurs et la grande distribution.

Ainsi la décision de Download.com n'est peut-être pas à saluer, mais plutôt à craindre pour l'avenir de la gratuité et de la diversité du logiciel.