RapidShare veut défendre ses intérêts auprès du gouvernement américain. Pour cela, le service d’hébergement en un clic a engagé Dutko, une société spécialisée dans le lobbying. Cependant, l’influence de RapidShare restera marginal face aux moyens mobilisés par les ayants droit pour influencer l’administration Obama.

Début novembre, l’association américaine chargée de défendre les intérêts de l’industrie cinématographique a transmis au représentant au commerce du gouvernement américain une liste des « pires sites pirates au monde« . Dans celle-ci, la MPAA a surtout pointé du doigt des sites de liens BitTorrent, comme The Pirate Bay, IsoHunt, Demonoid ou encore BT Junkie.

Mais la Motion Picture Association of America ne s’est pas limitée au réseau BitTorrent. Elle a également ciblé des hébergeurs spécialisés dans le téléchargement direct, comme RapidShare, MegaUpload ou encore UseNext. Certains de ces services sont bien connus des internautes, puisqu’ils permettent de mettre en ligne en un clic n’importe quel fichier stocké sur l’ordinateur.

Pour la MPAA, ces espaces servent avant tout à échanger des fichiers protégés par le droit d’auteur. Selon l’association, les entreprises comme RapidShare et MegaUpload ont bâti un modèle économique laissant une large place aux fichiers piratés, afin d’attirer dans un premier temps les utilisateurs puis, une fois que la notoriété de ces sites est acquise, les annonceurs et les investisseurs.

Cette liste noire établie par les ayants droit a passablement agacé RapidShare. En effet, Torrentfreak indique que le site web a engagé des lobbyistes pour défendre ses intérêts aux États-Unis. La société en question, Dutko WorldWide LLC, aura pour mission – et quelle mission ! – de nuancer les affirmations de la MPAA et de développer son point de vue auprès des autorités américaines.

L’impact des lobbyistes de RapidShare sur la politique américaine restera néanmoins assez marginal. L’industrie culturelle a déjà une influence certaine sur l’administration Obama. Le vice-président américain, Joe Biden, est par exemple d’ailleurs connu pour sa proximité avec la RIAA. Il avait été l’un des rares sénateurs invités par la MPAA, la RIAA et la BSA à célébrer l’adoption du DMCA, la loi DADVSI américaine.

Les sommes engagées par RapidShare pour avoir l’attention de Washington seront loin de correspondre à l’argent mobilisé par les ayants droit. Comme l’a rappelé Torrentfreak, la MPAA et la RIAA ont dépensé par moins de 1,8 million de dollars (environ 1,36 million d’euros), uniquement pour le dernier trimestre de cette année.


Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.