Lokitorrent : Ratiatum diffamatoire ?
Lorsque Lokitorrent a fermé le 10 février dernier, beaucoup ont repris mot pour mot les propos de la MPAA qui figurent désormais sur la page d'accueil de lokitorrent : "Ce site a été fermé de façon permanente sur ordre judiciaire". Notre couverture des évènements nous avait valu quelques lots d'insultes et de reproches.
"On lit parfois tout et n'importe quoi sur Ratiatum. Dommage. Un peu de sérieux s'il vous plaît", nous demandait alors un lecteur. "JE NE SUPPORTE PAS ce genre d'article racoleur !!!", commentait un autre, ajoutant à juste titre que "Ce genre d'accusation est GRAVE !".
Diffamation ? Certains n'ont pas hésité à nous le dire, reprenant l'actualité de EarthTimes selon laquelle Lowkee (l'ex-webmaster de lokitorrent) aurait été condamné par une cour de Dallas au paiement de 1 million de dollars.
iSoHunt.com indiquait hier avoir eu l'Electronic Frontier Foundation au téléphone. L'association a notamment défendu Grokster et s'intéresse de près aux questions de légalité des sites de liens P2P. "Jusqu'à présent aucun acte de tribunal aux Etats-Unis n'a été trouvé pour une plainte ou un procès entre la MPAA et Lokitorrent", a indiqué l'EFF à iSoHunt. Tout est dans la subtilité des mots. Effectivement comme le rapporte l'association hollywoodienne, "ce site (Lokitorrent) a été fermé de façon permanente par ordre judiciaire", mais cet ordre judiciaire ne serait en fait que celui qui, après des négociations privées, permet de donner force de chose jugée à un accord contractuel privé.
"L'amende d'un million de dollars, la fermeture du site et la transmission des logs du serveur semblent être un accord volontaire et privé entre [la MPAA et Lokitorrent], plutôt que le résultat d'un procès et d'un jugement passé pour obliger Lokitorrent à une telle chose", indique isoHunt.
Les transactions réalisées restent en fait inconnues et l'on ne peut s'en remettre qu'aux communiqués de la MPAA.
Concernant les 50.000 $ de dons réalisés dans le but d'assurer la défense judiciaire de Lokitorrent et d'établir la légalité des sites de torrents, isoHunt est clair : "Tant que nous ne verrons pas un remboursement aux donateurs, nous pouvons conclure que c'était une escroquerie".
Nous continuerons bien sûr à couvrir cette histoire et nous ferons nos excuses publiquement s'il s'avérait, comme nous le reprochent certains lecteurs, que nous avons été diffamatoires.