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Ne demandez pas une "inflation" à Rachida Dati sur son e-mail de députée (MAJ)

Si vous devez faire une mauvaise blague à un élu par e-mail, utilisez son adresse personnelle plutôt que son adresse officielle. C'est en tout cas ce que semble préconiser le procureur de Valence, dans cette affaire sans queue ni tête.

Mise à jour : Sur son site, Rachida Dati explique qu'elle n'a pas reçu un mais plusieurs courriels de la même personne. "Au vu de leur nombre et de l'insistance des propos qu'ils contenaient, je ne pouvais plus considérer sa démarche comme une simple plaisanterie". "Au delà d'être une élue, je suis une femme et une mère, et j'ai tout simplement eu peur pour ma sécurité et surtout celle de ma fille", ajoute-t-elle. Ses explications paraissent convaincantes, mais elles posent alors la question des justifications et du motif juridique avancées par le procureur Paganelli, qui mettait en avant la qualité d'élue de Rachida Dati. Pourquoi se placer sur le terrain de l'outrage à dépositaire de l'autorité publique (juridiquement très contestable), alors que les faits décrits par l'ancienne ministre de la Justice ressemblent davantage à un cas de harcèlement sexuel ?

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Les autorités publiques n'ont pas peur du ridicule. Suite au célèbre lapsus de Rachida Dati, qui avait parlé de "fellation" plutôt que d'"inflation" dans l'émission Dimanche +, un homme a cru drôle de demander par e-mail à l'actuelle députée européenne de lui faire une "inflation". Rien que n'aurait pu faire n'importe quel humoriste sur une tranche matinale de radio, devant des millions d'auditeurs. Mais voilà, plutôt que de se contenter de supprimer le message privé dont personne n'avait à connaître la teneur, l'ancienne ministre de la Justice a préféré déposer plainte. 

Et la Justice s'est mise en branle pour la satisfaire.

Ainsi, le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli, a dépêché la police judiciaire pour identifier (sans que l'on sache par quels moyens) le quadragénaire de Bourg-de-Péage, dans la Drôme. Le Dauphiné Libéré, qui révèle l'affaire, précise que le courrier envoyé par l'homme n'était pas "ordurier, ni vulgaire", mais "assez explicite". Il lui vaut d'avoir passé 48 heures en garde à vue (quel intérêt ?) après avoir été arrêté au beau matin, d'avoir été présenté au juge, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'entrer en contact avec Rachida Dati. Son ordinateur a été saisi, et son appartement perquisitionné (dans l'espoir d'y trouver quoi ?).

Il doit comparaître le 3 décembre pour "outrage à personne chargée d'une fonction publique", car il n'a pas utilisé le mail personnel de Rachida Dati, qu'il ignorait comme à peu près tout le monde, mais son mail officiel de députée européenne. "L'outrage est caractérisé dès lors qu'une expression est de nature à rabaisser la considération réservée à une personne publique. En l'espèce, c'est Mme Dati en tant que député européen, qui est visée à travers sa messagerie", justifie le procureur Paganelli.

Ou comment discréditer l'action de la justice et de la police par une réaction disproportionnée à ce qui n'aurait dû rester qu'une anecdote entre copines, ou un mail renvoyé vers la corbeille.