Sénateur-maire socialiste de la ville de Dijon, où sont maintenant organisées chaque année les fameuses Rencontres Cinématographiques, François Rebsamen s’est opposé à l’idée d’abroger l’Hadopi en cas de retour au pouvoir du PS en 2012.

En fin de semaine dernière se déroulaient à Dijon les 20èmes Rencontres Cinématographiques organisées par la Société Civile des Auteurs, Réalisateurs, Producteurs (ARP). Une grand-messe du cinéma français, qui donne lieu chaque année à des débats sur l’état économique de la profession et l’incontournable impact du piratage sur les recettes des producteurs. C’est à cette occasion que le sénateur-maire de Djion François Rebsamen, qui fut numéro 2 du Parti Socialiste jusqu’au Congrès de Reims de 2008, a pris ses distances avec la promesse faite par le député Christian Paul d’abroger la loi Hadopi en cas de retour au pouvoir de la gauche en 2012.

Selon les propos cités par PC Inpact, Rebsamen aurait dénoncé le « jeunisme et l’électoralisme » de la promesse faite par son collègue. Une promesse qu’il avait déjà faite dans l’hémicycle en présence de Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l’Assemblée.

Bien sûr, il ne faut pas aller chercher loin pour comprendre la position isolée – mais influente – de François Rebsamen. Avant la loi DADVSI, les Rencontres Cinématographiques étaient organisées à Beaune, une ville dirigée par le député UMP Alain Suguenot. Mais parce qu’il avait soutenu la licence globale en 2006, et dénoncé les pressions exercées sur lui par l’industrie du cinéma, l’ARP avait décidé de déménager son rendez-vous annuel qui regroupe environ 500 professionnels du cinéma.

Ils avaient donc cherché un autre hôte, et c’est François Rebsamen qui avait accepté le joli cadeau. « Avec cette première à Dijon, c’est un changement d’échelle qui permettra de faire pénétrer un peu plus le cinéma dans notre univers et d’en irriguer le monde étudiant« , s’était félicité le maire de Dijon en 2006. Depuis la ville accueille chaque année les Rencontres, et ce sera encore le cas l’année prochaine.

Ca n’est en tout cas pas une première pour Rebsamen. En 2008, lors des mêmes Rencontres, il avait dénoncé parmi les députés socialistes « des Ayatollah du libre échange absolue, de la pseudo défense de l’internaute libre« . « Il faut protéger le cinéma comme la musique et ne pas laisser penser qu’il suffit de cliquer pour avoir accès librement et sans payer à la création« , expliquait-il.

Les déclarations de François Rebsamen, sincères ou calculées, rappellent que la position d’unité affichée par les députés lors des débats à l’Assemblée Nationale n’a pas toujours été suivi par les cadres du parti. Nous le craignions dès juin 2008. En novembre 2008, le bureau du Parti Socialiste avait décidé de ne rien décider sur sa position officielle sur la loi Hadopi, mais l’avait fait en mars 2009, en décidant enfin de s’opposer. D’autres personnalités socialistes comme Arnaud Montebourg ou Jack Lang ont également affiché leur soutien à la loi Hadopi. Reste à voir leur poids sur le Parti, qui dépendra notamment des prochaines primaires et des jeux classiques de rapprochements en vue des élections de 2012.

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