La progression du logiciel libre est un réel problème pour Microsoft. Depuis quelques années, la firme de Redmond est fortement concurrencée dans de nombreux domaines. Preuve en est, le géant des logiciels accorde de plus en plus de temps pour critiquer les solutions libres.

Jamais la pression du logiciel libre n’a été aussi forte sur Microsoft. Jadis hégémonique, le géant de Redmond est désormais contesté dans chacun des domaines où il se trouve. Internet Explorer assiste impuissant à la progression de Firefox, VLC Media Player se présente comme une alternative très crédible à Windows Media Player, et Linux (via certaines distributions, comme Ubuntu) devient plus accessible pour le grand public.

Pour une société privée comme Microsoft, cela pose évidemment des problèmes à long terme. S’il est évident que le géant des logiciels ne disparaîtra pas du jour au lendemain, ses bénéfices sont néanmoins rognés à la marge lorsque des utilisateurs, des entreprises ou des administrations optent pour des solutions libres. Il n’est donc guère surprenant de voir Microsoft s’en prendre de temps à autre aux logiciels libres.

L’an dernier, la firme américaine avait formé des revendeurs aux États-Unis pour que ces derniers puissent justifier l’intérêt de passer à Windows 7, son dernier système d’exploitation. Surtout, Microsoft voulait donner des arguments pour expliquer pourquoi une solution Windows était préférable à une distribution Linux. Un système moins accessible, moins sécurisé et moins fonctionnel que Windows 7.

Plus récemment, Microsoft a porté ses accusations contre Android. La firme américaine avait critiqué le modèle de cet O.S., estimant qu’il n’était pas vraiment libre et gratuit. Les observateurs avaient alors remarqué que ces propos étaient survenus quelques semaines avant le lancement de Windows Mobile 7. Or, la situation de Microsoft dans la téléphonie mobile est particulièrement délicate. En perte de vitesse, Microsoft cherche à se relancer.

Visiblement, la firme de Redmond a décidé de renouveler ses critiques à l’égard du logiciel libre. Repérée par Ars Technica, une vidéo sur YouTube est censée démontrer pourquoi OpenOffice est moins intéressant que la suite bureautique Microsoft Office. La vidéo de 2 minutes 50 liste une série de témoignages d’utilisateurs déçus de la solution libreÉvidemment, la vidéo ne prétend pas à l’objectivité.

Ici, il est question de récolter tous les avis des mécontents. Ars Technica a d’ailleurs relevé avec malice que ces réactions étaient hébergées directement par Microsoft. Comme si la firme de Redmond s’était constituée un stock de réactions négatives pour défendre sa suite bureautique.

Les reproches faits à OpenOffice vont d’une faible interopérabilité à une productivité en baisse, en passant par une efficacité en berne, une hausse des coûts (formation des employés par exemple) et même un impact négatif sur les résultats scolaires.

Que ces assertions soient fondées ou non, une chose est sûre. Microsoft n’aurait certainement pas réalisé une pareille vidéo si la firme n’était pas inquiète. Le fait que Microsoft accorde des moyens pour critiquer une solution libre laisse à penser que celle-ci est en forte progression. D’ailleurs, est-il nécessaire de rappeler l’offre d’emploi publiée en début d’année par Microsoft ? Ce dernier était alors à la recherche d’un responsable de la concurrence afin de suivre l’évolution de l’univers du logiciel libre, en particulier Linux et OpenOffice.org.


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