Pour obtenir StarCraft 2, Blizzard proposait d’aller en boutique acheter une boîte ou sur son site pour télécharger une version légale. Dans ce dernier cas, le studio s’est appuyé sur la technologie BitTorrent pour distribuer le jeu à peu de frais. À en croire les ventes de StarCraft 2, la version dématérialisée a également du succès. Tout comme la version piratée du jeu, également diffusée sur BitTorrent. Paradoxal ?

La semaine dernière, Blizzard célébrait l’excellent lancement de son dernier titre phare, StarCraft 2. Dans un communiqué de presse, le studio annonçait alors avoir réalisé le plus grand lancement de l’année dans le domaine des jeux vidéo PC, avec pas moins de 1,5 million de copies en à peine 48 heures. Un succès certain qui a permis à la firme de balayer les polémiques autour de l‘absence du mode LAN et la fonctionnalité Real ID.

Et si le jeu a été lancé simultanément dans différentes régions du monde, dont les trois principaux marchés que sont l’Amérique du Nord, l’Europe et la Corée du Sud, nécessitant l’ouverture de plus de 8 000 boutiques à minuit pour satisfaire les joueurs les plus enthousiastes, Blizzard s’est également appuyé sur la mise à disposition d’une version numérisée du jeu.

Le studio propose en effet deux façons de récupérer StarCraft 2. Soit le joueur va dans un magasin et achète la boite, soit il se rend sur le site officiel de la firme et télécharge les 7 Go de données nécessaires à l’installation et au lancement du jeu. Une version numérisée qui se passe ainsi de boitier, de CD ou de manuel d’instruction.

SI Blizzard aurait pu opter pour la méthode du téléchargement direct depuis ses serveurs pour délivrer la version numérisée, le studio craignait sans doute qu’avec l’afflux de joueurs, son infrastructure ne supporte pas la charge. Or, un plantage des serveurs aurait été du plus mauvais effet le jour du lancement de StarCraft 2. C’est pour cela que la société américaine a opté pour la méthode BitTorrent pour distribuer la version numérisée du jeu de stratégie en temps réel.

Ce n’est cependant pas la première fois que Blizzard opte pour le peer-to-peer pour fonctionner. Les joueurs de World of Wacraft sont habitués depuis longtemps à récupérer les dernières rustines et les mises à jour intégrant du contenu supplémentaire dans le jeu grâce au P2P. Certes, Blizzard propose son propre outil et ne passe évidemment pas par µTorrent ou Vuze. Mais le principe est bel et bien là.

Il est difficile de savoir la proportion de joueurs qui a opté pour le jeu en version numérique et le nombre de joueurs ayant préféré acheter une boite dans le commerce. Néanmoins, dans la mesure où StarCraft 2 est devenu le jeu ayant fait le plus gros lancement 2010 dans le domaine des jeux PC, on peut supposer que les deux solutions proposées ont été un succès (Blizzard n’ayant pas fait le distinguo entre les deux dans son communiqué, et l’outil de téléchargement n’indiquant pas le nombre de pairs partageant la version numérisée).

Torrentfreak a cependant relevé un curieux paradoxe avec StarCraft 2. Non content d’être un succès légal sur BitTorrent via les ventes numériques, le jeu est également très populaire en téléchargement illicite. Selon les relevés effectués par nos confrères, la version piratée a été échangée à plus de 260 000 reprises. Dès lors, le RTS est aussi devenu le jeu le plus piraté de l’année.

Une « distinction » inattendue et paradoxale au moment où StarCraft 2 est devenu le jeu ayant réussi le meilleur lancement commercial de l’année. L’occasion de rappeler que le BitTorrent n’est qu’une technologie permettant d’échanger du contenu. Ce sont les usages des utilisateurs qui déterminent ensuite s’il s’agit d’un contenu légal ou non.


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