Les labels indépendants représentés par l’UPFI s’inquiètent de ne pas voir le gouvernement arbitrer rapidement les mesures d’augmentation des aides fiscales et financières à destination de l’industrie musicale.

L’Union des Producteurs Phonographiques français Indépendants (UPFI) a tenu un point presse ce lundi, pour demander que les engagements de la mission « Création et Internet » soient rapidement mis en œuvre. Alors que nous pensions vendredi qu’il s’agissait encore et toujours de la riposte graduée, il s’agissait en fait toujours et encore d’augmenter les perfusions financières à destination des maisons de disques.

Ainsi, les producteurs indépendants ne demandent aucune mesure de fond leur permettant de changer de modèle économique, mais de simples aides financières plus ou moins bien déguisées. Elles sont au nombre de trois :

  • La Carte Musique Jeune, attendue ce 21 juin pour la Fête de la Musique et qui devrait finalement être repoussée à septembre, si elle n’est pas tout simplement enterrée. Dotée d’un budget de 75 millions d’euros sur 3 ans, elle doit permettre d’injecter 50 millions d’euros par an dans l’économie de la musique en ligne (25 millions par an sur le budget de l’Etat, et autant sur le budget des « jeunes » qui achèteront la Carte en dépensant la moitié de sa valeur faciale) ;
  • Une extension du crédit d’impôts. Déjà il y a quatre ans la loi DADVSI avait étendu le crédit d’impôt octroyé aux maisons de disques, pour amortir la chute des ventes d’albums. Encore une fois, les labels jugent « impératif de renforcer l’intensité de ce mécanisme pour qu’il corresponde davantage aux besoins des professionnels du secteur« . L’UPFI qui estime le crédit d’impôts indispensable à l’investissement des labels dans la production de nouveaux talents « attend des pouvoirs publics qu’ils arbitrent très rapidement en faveur d’un déplafonnement de cette mesure (relèvement à 3 M€ du plafond par entreprise et par an), du relèvement du taux à 30 % au lieu de 20 % actuellement, et d’un assouplissement des critères d’éligibilité » ;
  • Un réabondement du fonds d’avances financières. Détenu à 49 % par l’Etat, le groupe OSEO et la Caisse des Dépôts, l’Institut pour le Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC) gère un fonds d’avances financières destiné aux maisons de disques. Il était doté lors de sa création en 2006 de 1,9 millions d’euros. Il est passé à 2,9 millions d’euros en 2007, 6 millions d’euros en 2009, et l’UPFI souhaite que le ministère de la Culture abonde désormais à hauteur de 10 millions d’euros. Ce qu’il aurait annoncé lors du Midem à Cannes en début d’année. La mesure ne profite qu’à un tout petit nombre de labels, puisque seules 22 entreprises se sont partagées 6,5 millions d’avances l’an dernier.

L’UPFI a en revanche renouvelé son opposition à la seule mesure structurelle du rapport Zelnik, sur la licence de gestion collective obligatoire. Dans un premier temps saluée par Nicolas Sarkozy lui-même, la mesure qui aurait dé-concentré le marché des plateformes de musique en ligne a été rapidement enterrée sous la pression des maisons de disques, qui veulent garder le contrôle de qui a le droit de vendre de la musique en ligne en France.

Surtout ne changeons rien, mais faisons en sorte que le contribuable paye notre immobilisme.

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