Dans son procès qui avait lieu mercredi, Alexis avait une ligne de défense claire : ‘Je nie avoir mis à disposition ma musique sur internet’. C’est pourtant sur cette base que l’enseignant se verra probablement condamné le 2 février prochain.

« Je nie avoir mis à disposition ma musique sur internet« , a martelé Alexis, expliquant selon la rédaction de France2.fr « qu’une ‘astuce’ du logiciel d’échange de fichiers qu’il utilisait (direct connect) lui permettait de télécharger sans partager« . Pour les internautes habitués au jargon sociotechnique, quelqu’un qui télécharge sans partager s’appelle un « leecher », et c’est très mal vu. Sans partage, pas de téléchargements, car mathématiquement la somme des téléchargements est égale à la somme des uploads.

Parce qu’il ne mettait rien en partage, Alexis « n’avait pas conscience de faire quelque chose de répréhensible » a indiqué Me Murielle-Isabelle Cahen dans sa plaidoirie. Et pour cause, la loi française autorise « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et donc les téléchargements albums lorsqu’il s’agit seulement de se monter sa collection personnelle, quelle qu’en soit la taille. Seule la mise à disposition des œuvres, c’est-à-dire leur upload, est interdit à défaut d’autorisation expresse.

Pourtant l’argument n’a pas fait mouche. « Qu’il ait ou pas mis à disposition (des fichiers) ne changera rien, l’infraction est constituée« , a affirmé le procureur de la République Jean-Pascal Oualid. L’on verra lors du délibéré du 2 février si Me Cahen aura réussi à convaincre le juge. La tâche est d’autant plus difficile qu’Alexis aurait été repéré par la gendarmerie parce qu’il était celui qui partageait le plus de fichiers sur le hub Direct Connect sur lequel il était connecté…

Pour les accusés, cette anecdote de plaidoirie prouve néanmoins que pour gagner le respect des juges, il faut renoncer à celui des internautes…

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