La lettre hebdomadaire Le Pli, inconnue du grand public mais qui en est déjà à plus de 1000 numéros, a publié ce mercredi un encart très intéressant sur l’influence des assistants parlementaires dans l’évolution des députés UMP face à Internet. « Habitués aux nouvelles technologies et lassés de se faire « ridiculiser » sur le web ou dans la « vraie vie » par leurs amis, ces trentenaires ont un peu bousculé leurs patrons« , raconte la lettre. « Certains ont ainsi fait comprendre à Hervé Mariton, en début d’année, que la loi Hadopi était honnie par les électeurs jeunes (dont les fameux « web natives » qui n’ont rien connu d’autre que le web) et les gros consommateurs d’Internet.« 

D’où le rapport précipité sur l’éthique du numérique, remplit de bonnes intentions et à contre-courant de la loi Hadopi. C’est Hervé Mariton, aidé de Lionel Tardy et Patrice Martin-Lalande, qui aurait convaincu Jean-François Copé d’organiser les travaux. Copé, « qui selon un assistant, change d’opinion sur Internet en fonction du dernier conseiller qu’il a vu« , y a vu son intérêt politique.

« Tout a changé avec la grande baffe des régionales, explique un député UMP. Les 18-25 ans n’ont jamais été l’électorat naturel de la droite, mais les scores chez les « web natives » ont été largement en dessous de ce que l’on aurait pu espérer. La mission a été « boostée », car Copé réagit d’abord en politique. Il a compris qu’il était à côté de la plaque électorale« .

On se souvient que le patron du groupe UMP à l’Assemblée avait lors des débats sur Hadopi privé de micro deux députés dissidents, Christian Vanneste et Lionel Tardy, et qu’il avait fustigé l’adoption de l’amendement 138 au Parlement européen. En soit, l’Hadopi n’a pas été un sujet d’importance directe pour les élections régionales.

Mais la manière dont la riposte graduée a été défendue par le gouvernement, la manière dont les élus UMP l’ont voté fièrement même lorsqu’ils étaient contre, le dédain exprimé à l’encontre du Parlement Européen et de la société civile (à de nombreuses reprises), l’obstination à ne pas vouloir entendre les argumentations contre Hadopi, et à censurer ses propres troupes de jeunes qui l’avertissaient du danger… tout cela a donné de l’UMP l’image d’un parti politique sourd et aveugle, adepte d’une doctrine sans aucun sens moral ou éthique, sans respect ni de la justice ni du bon sens.

« Sur la toile, un UMP est aussi populaire qu’un juif new-yorkais dans une assemblée du Hamas », résume à sa manière un « blogueur UMP connu » interrogé par Le Pli.


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