Ça devait forcément arriver. Alors qu’en Grande-Bretagne un client d’Amazon a invoqué le droit européen pour négocier un remboursement partiel de sa console sans avoir à la retourner, le journal Le Monde rapporte qu’un possesseur d’une console PlayStation 3 a décidé de lancer aux Etats-Unis une class action contre Sony Computer Entertainement America (SCEA).

Il reproche au constructeur japonais d’avoir imposé le téléchargement du firmware qui supprime la possibilité d’installer un autre système d’exploitation comme Linux sur la console de jeux, ce qui dégrade les fonctionnalités qu’avait la console au moment de son acquisition. Ceux qui ne font pas la mise à jour ne peuvent plus accéder au Playstation Network, et ne peuvent donc plus ni télécharger de contenus, ni accéder aux parties multijoueurs. Ceux qui procèdent à la mise à jour perdent leur installation de Linux et les données qu’ils avaient stockées.

« La décision de Sony de désactiver la fonction ‘Installer un autre système d’exploitation’ n’est basée que sur ses propres intérêts, aux dépens de ses clients« , critique le plaignant, Anthony Ventura. Sa class action, déposée auprès d’un tribunal californien, est ouverte à tout possesseur d’une PS3 aux Etats-Unis qui a a acheté la console entre le 17 novembre 2006 et le 27 mars 2010, et qui ne l’a pas revendue entre temps. Selon Le Monde, les sommes demandées qui seront réparties entre tous les plaignants ne sont pas précisées, « mais un document judiciaire parle d’au moins 5 millions de dollars (3,7 millions d’euros)« .

Toute anecdotique qu’elle semble être, l’affaire est d’une importance capitale. Il s’agit de savoir si une entreprise qui vend un bien peut supprimer librement certaines de ses fonctionnalités après l’avoir vendu. Le nombre d’objets connectés à Internet étant appelé à exploser dans les prochaines années, la question pourrait devenir cruciale pour le droit des consommateurs. Sera-t-on réellement propriétaires des biens connectés que l’on achète, ou simples locataires dépendants de la bonne volonté du bailleur ?


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