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Le droit à l'oubli sur le web ne sera pas pour demain, selon le patron de la CNIL

Si vous escomptiez utiliser le droit à l'oubli pour préserver votre vie privée et vos données personnelles le plus rapidement possible, il faudra malheureusement que vous preniez votre mal en patience. En effet, le patron de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, Alex Türk, s'est montré particulièrement pessimiste sur la possibilité d'un accord international entre les États pour définir une base commune. Si accord il y a, cela ne sera pas avant des années.

À l'occasion du 4e Forum International sur la Cybercriminalité, le président de la CNIL était invité à clore la conférence en abordant le principe du droit à l'oubli sur le web. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sera bien difficile de mettre tous les pays d'accord. Si en Europe, les positions sont relativement semblables, la difficulté est de s'accorder avec d'autres géants comme les États-Unis ou encore la Chine, qui n'ont pas exactement la même approche.

Un accord est toutefois toujours possible, mais il faut l'envisager à long terme. "Si on démarre vite, dès demain, nous pouvons espérer aboutir d'ici 15 à 20 ans [à un accord]" a déclaré Alex Türk, dans des propos rapportés par nos confrères de ZDNet. Seul problème, "à cette échéance, le traçage des personnes sera totalement installé dans notre vie. Sur les réseaux, tout sera établi selon l'avis des grands acteurs" a-t-il continué. Selon le président de la CNIL, il sera trop tard.

À moins que les jeux ne soient déjà faits. On se souvient de la déclaration pour le moins gonflée du fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, au début de l'année sur ce qu'il pensait de la vie privée. Ou de ce qu'il en restait. "Depuis, ces 5 ou 6 dernières années, le blogging a explosé, ainsi qu'une multitude de services permettant aux gens de partager tout un tas d'informations. Les gens sont à l'aise, non seulement avec le fait de partager de plus en plus d'informations de tout ordre, mais ils sont également plus ouverts, et à plus de personnes. La norme sociale a évoluée ces dernières années".

"Nous considérons que notre rôle au sein de ce système est d'innover constamment, et de nous mettre à jour pour refléter cette évolution des normes sociales actuelles. Beaucoup d'entreprises seraient emprisonnées par leur héritage et par ce qu'elles ont réalisé : procéder à un changement dans la gestion de la vie privée de 350 millions d'utilisateur n'est pas le genre de choses que beaucoup de société font. Mais nous voyons cela comme une chose importante : toujours rester dans un état d'esprit innovant, et si nous devions recommencer aujourd'hui, nous intégrerions cette nouvelle norme sociale".

Pour le président de la CNIL, une telle sortie du fondateur du plus populaire des réseaux sociaux (plus de 17 millions de Français sont inscrits dessus) est une erreur. "La déclaration de Mark Zuckerberg selon laquelle la norme en matière de vie privée avait changé et qu'il fallait composer avec m'a fait bondir. C'est aux technologies de s'adapter et non à nous de le faire".

Reste que le réseau social, et de façon plus générale l'ensemble des acteurs du web, profite des atermoiements de la classe politique sur le dossier de la vie privée dans l'espace numérique. Un dossier d'autant plus épineux que des sites comme Google ou Facebook sont favorables à un recul de la vie privée, afin d'utiliser certaines données comme moteur de croissance.