Alors que l’Union européenne cherche à réduire le délai de conservation des données personnelles récupérées par les FAI ou les moteurs de recherche, les Etats-Unis font le chemin inverse. En effet, le chef du FBI, Robert Mueller, souhaite que les fournisseurs d’accès conservent ces informations pendant deux ans.

Alors que l’Union européenne soutient la réduction du délai de rétention des données personnelles (pour les moteurs de recherche, la limite a été fixée à six mois : pour l’heure, Yahoo assure l’anonymat des internautes européens au bout de 90 jours, tandis que Bing conserve les données six mois. Seul Google est encore au-delà de cette limite, avec neuf mois de conservation), les États-Unis ont récemment eu une autre approche en ce qui concerne les données des internautes, notamment celles récupérées par les FAI.

Lors d’une conférence « Online Safety and Technology Working Group » à Washington, le directeur du FBI, Robert Mueller, a appelé les fournisseurs d’accès à Internet à conserver les données beaucoup plus longtemps. Pour le chef de la police judiciaire américaine, un délai de deux ans semble raisonnable pour pouvoir enquêter en accédant à l’ensemble des enregistrements réalisés durant cette période. À titre de comparaison, la législation française exige une conservation de données d’un an.

Selon CNET, l’idée serait de pouvoir filer ceux qui se rendent sur des URL proposant des contenus illégaux, comme des fichiers pédo-pornographiques. L’objectif ne serait alors pas directement les médias présents dans la page, mais plutôt l’origine et la destination de ces adresses Internet. Greg Motta, le responsable des preuves numériques au FBI, a ainsi rapporté les propos de son supérieur, ce dernier voulant « des informations sur l’origine et la destination des données non-multimédia« .

Cependant, Greg Motta a déclaré qu’il ne s’agit là que de conserver des prérogatives qu’a déjà le FBI, notamment dans le domaine de la téléphonie. En effet, depuis 1986, les opérateurs téléphoniques ont l’obligation de tenir des registres d’appels, avec notamment des informations sur l’émetteur, le récepteur, la localisation ou encore la durée. Il serait alors simplement question d’une extension de ces pouvoirs à Internet, détaille The Register.

Ars Technica, qui rapporte cette actualité, a par ailleurs souligné que ce n’est pas la première fois que Robert Mueller pousse les entreprises liées à Internet à allonger la durée de conservation des données. Pour Nate Anderson, cette pression continue pour allonger la durée de rétention des données est en partie causée par l’absence d’un groupe de travail comme le G29 eu Europe.

Ce dernier est composé des CNIL des différents pays européens afin de s’intéresser à la vie privée et à la confidentialité des données.

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