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Lettre ouverte à Pascal N.

Bonjour Pascal,

Toi qui aimes à tutoyer les gens, je me permets d'en faire de même. Je sais que tu ne m'en tiendras pas rigueur. Je sais aussi que même s'il t'arrivait par quelque fortune de lire cette lettre, tu n'en tiendras probablement pas compte. Mais comme la tradition le veut, cette lettre ouverte ne t'est pas destinée à toi, patron du groupement français des majors. Elle l'est à tous les fous qui te suivent dans ta propre folie.

Te voilà donc parti en chasse, fusil à l'épaule, contre les pirates. La rigolade est finie. Ce ne sont plus simplement des mots menaçants que tu prononces en face des caméras de télévision que tu aimes séduire de ton sourire charmeur, mais de véritables actions judiciaires qui peuvent aboutir à mettre des passionnés de musique - comme tu l'es - en prison. 

Trois ans d'emprisonnement, 300.000 euros d'amende. Voilà ce que risque l'Alexis que dépeignait Libération hier. Alexis, notre premier martyr francophone du P2P. 

Alexis possédait jusqu'à 30 gigaoctets de musique, soit l'équivalent de quelques 600 albums complets. Sois sérieux Pascal. A 9.99€ l'album chez ton client FnacMusic.com, Alexis aurait dû débourser près de 6000 euros, environ 6 mois de salaire. Pour la même chose ?

Même pas. Je t'invite à lire ces quelques pages pour comprendre que tu te trompes d'ennemi. 

Bien sûr, tu répondras que l'absence d'interopérabilité, la présence de mesures liberticides contre les droits les plus primaires des consommateurs et l'étroitesse des catalogues ne sont pas une raison légitime pour voler des milliers de CD et les distribuer au monde entier. Je te réponds que ça devrait être pour toi une raison évidente de ne pas porter plainte contre ceux qui s'en sentent frustrés. Tu ne peux exiger de tes ennemis une éthique que tu n'as pas toi même.

Le CD est mort, Pascal. Pas la musique.

Nous n'avons jamais écouté autant de musique qu'aujourd'hui. Dans la rue, le métro, à son travail, l'iPod et ses clones permettent d'écouter de la musique partout, en permanence. Tu as des consommateurs continus, et un marché qui ne mourra jamais. La musique est un besoin primaire. Connais-tu une seule tribu reculée au monde qui n'ait son rituel musical ? Tu as la chance incroyable d'être le leader dans un marché qui ne s'arrêtera jamais.

Et toi, tu portes plainte contre ceux qui t'aident à le développer encore plus.

Arrêtes de vouloir vendre des galettes de plastique avec de la musique dessus. Vends-nous ta connaissance de la musique, vends-nous tes conseils, vends-nous tes services. Les artistes n'ont plus besoin de toi pour être diffusés, ils s'en rendront bien compte. A toi de faire que le public ressente encore le besoin de venir te voir, si tu veux que les artistes continuent à poser leur signature au bas de tes contrats. Et ça n'est pas les menottes artificielles que tu poses aux bras des consommateurs avec tes DRM qui leur rendront cette envie.

Porte plainte, ne fais d'Alexis qu'un exemple parmi des milliers.

Le Peer-to-Peer n'en ressortira que plus fort encore. Actuellement, tu peux savoir exactement quels sont tes produits que tu "vends" le mieux à travers les réseaux. En chassant les utilisateurs, tu les incites à tout crypter, à te plonger dans un brouillard que tout directeur marketing raisonnable devrait redouter.

Et dire qu'il suffirait pourtant que tu redresses la tête pour réaliser que tu es entrain de tuer la poule aux oeufs d'or.

Viens nous voir et nous parler, nous serons ravis de t'aider à comprendre pourquoi.

Amicalement,
Guillaume