La loi Hadopi s'invite dans les débats socialistes à La Rochelle
Les divergences d'opinion qu'avaient connu en interne les socialistes sur le projet de loi DADVSI, il y a trois ans, sont bel et bien oubliées.
Ainsi, lors d'une première table ronde sur la "(r)évolution culturelle", le député socialiste Patrick Bloche a rappelé "la situation que connaît aujourd'hui le Ministère de la Culture face aux projets du Gouvernement Sarkozy, brisant un " quasi-consensus " entre Droite et Gauche depuis 50 ans sur la culture". "Il faut se mobiliser car nous trouverons une situation difficile à notre retour aux affaires", a déclaré le porte-drapeau du combat contre la loi Hadopi à l'Assemblée Nationale.
Vendredi, lors d'un débat sur les "médias et la démocratie" auquel il était invité, l'ancien directeur de la publication du Monde et fondateur de Mediapart Edwy Plenel a lui aussi plaidé contre la loi Hadopi, et même mieux. "Le projet de loi Hadopi est lié à la révolution industrielle: les droits d'auteurs sont bouleversés; il faut réinventer de nouveaux droits, il faut réinventer les droits d'auteur", a déclaré le journaliste. En écho à la décision du conseil constitutionnel qui a repris les grandes lignes de l'amendement Bono voté au Parlement Européen, Edwy Plenel a affirmé que "l'accès à internet est fondamental dans le monde actuel comme le droit à l'information". "Si je ne suis pas bien informé je ne peux pas bien voter", résumait-il.
Enfin, lors d'une table ronde sur "les nouveaux usages d'Internet", orientée sur l'utilisation politique du réseau à des fins électives, les intervenants ont acté du fait qu'Internet n'était pas qu'un support de communication mais aussi un sujet politique à part entière, au même titre que l'écologie ou l'emploi. "Internet est devenu un sujet politique", résume le compte-rendu officiel de la table ronde (...) Il y a un problème de méconnaissance des enjeux numériques, comme on le voit avec la position très argumentée, mais isolée, du PS sur Hadopi".
Restent toutefois des progrès à faire. Pas une seule fois les mots "Internet" ou "numérique" n'ont été prononcés par Martine Aubry lors de son discours de clôture des universités d'été.