Le routeur Hadopi annoncé cette semaine par Le Monde n’existe pas vraiment. Contactés par Numerama, les membres du groupe de hackers tmp/lab nous expliquent que le projet existait avant-même la loi Hadopi, et se base en fait sur un logiciel libre bientôt publié : HostileWRT.

Plus tôt dans la journée, nous avons relayé les informations du Monde selon lesquelles un groupe de hackers installé à Vitry-sur-Seine au tmp/lab avait présenté pour la première fois un routeur Hadopi destiné à contourner la loi et à montrer son absurdité. Le journaliste y racontait que le routeur permettait de créer un hotspot public à partir de l’adresse IP d’un internaute lambda, dont le réseau Wifi aura été cassé, le tout automatiquement. Mais contactés par Numerama, les membres du tmp/lab ont vivement critiqué l’article du journal, qui serait selon eux « rempli de bullshit ». Ils lui reprochent notamment d’avoir inventé des citations qui n’ont jamais été prononcées, ou d’avoir inventé un personnage, « V. », qui n’existerait pas.

Ils expliquent que la solution technique démontrée par « N. » a été inventée avant le débat sur la loi Hadopi, et qu’elle n’était pas du tout destinée à contourner la loi. Le routeur Hadopi est en fait le logiciel HostileWRT, une modification d’OpenWRT, installé sur un routeur compatible – par exemple les Fonera, vendues moins de 50 euros. Une fois le firmware du routeur flashé avec HostileWRT, l’appareil se met à rechercher les réseaux et à casser les protections qu’il trouve.

« HostileWRT n’a pas attendu la loi Hadopi pour exister. C’est un projet de recherche en sécurité pour démontrer à quel point le défonçage d’un réseau WiFi est automatisable« , nous explique un membre du tmp/lab. « C’est un outil de sécurité, pas une machine à pirater ses voisins. C’est possible d’utiliser le logiciel pour ça, mais il n’a pas été fait pour. Et c’est de toute façon illégal en France de casser les clés de protection« .

Ils imaginent cependant déjà la suite, qui démontrerait l’inefficacité totale de la loi Hadopi. Si le logiciel est actuellement capable de casser tout type de protection, y compris les clés WPA, il est limité par la puissance de calcul du système sur lequel il est installé. L’étape d’après est donc de créer un réseau de routeurs qui, grâce à des méthodes de calcul distribué, pourraient casser beaucoup plus rapidement les mots de passe en mettant en commun leur capacité de calcul.

Le logiciel HostileWRT n’est pas encore disponible officiellement en téléchargement, mais il y aura « bientôt » une release publique, nous indique l’un de ses développeurs.


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !