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Viré pour ses positions anti-Hadopi, Jérôme Bourreau attaque TF1 au pénal

Licencié pour avoir envoyé à sa députée un e-mail revenu aux oreilles de son employeur, où il exprimait son hostilité au projet de loi Hadopi soutenu par ce dernier, Jérôme Bourreau a décidé de plainte contre TF1 au pénal pour discrimination en raison d'opinions politiques. Un procès qui devrait durer de longues années.

Jérôme Bourreau-Guggenheim passe à l'offensive. Viré pour avoir envoyé un courrier contre la loi Hadopi à sa députée Françoise de Panafieu, qui l'a forwardé au cabinet du ministère de la Culture, qui l'a lui-même forwardé au monsieur lobbying de TF1, l'ancien responsable web de la chaîne a déposé plainte au tribunal de grande instance de Nanterre. L'action, distincte de sa plainte déjà déposée aux Prud'Hommes pour licenciement abusif, vise un délit de "discrimination en raison des opinions politiques", rapporte Libération.

Il avait été en effet licencié parce que la chaîne trouvait que les positions exprimées par son employé à sa députée, pourtant confirmées ensuite par le Conseil constitutionnel, étaient "un acte d'opposition à la stratégie du groupe TF1 dont l'adoption de la loi est un enjeu fort". La chaîne ne l'avait d'ailleurs manifestée que manière sournoise, en montrant d'abord au journal de 20H une Assemblée archi-remplie de députés lorsque la loi fut votée par 16 députés, puis en ne pointant que l'absentéisme des députés lors de son rejet, pour finalement inviter Jack Lang à expliquer pendant quatre longues minutes pourquoi il fallait voter pour la loi, alors qu'il était le seul socialiste à défendre cette position, et alors qu'il n'avait pas participé une seule minutes aux débats parlementaires. Un traitement ostensiblement contraire aux obligations de neutralité de la chaîne, mais que le CSA n'a jamais jugé utile de relever.

Le jeune licencié veut maintenant "faire le procès d'un système de connivence que tout le monde réprouve mais qui, au final, ne choque plus". "Moi, j'aimerais bien que ça choque", explique au journal celui qui n'a quasiment reçu aucun soutien des syndicats, et dont l'affaire n'a pas suscité plus que cela l'indignation populaire.

Il veut faire de son histoire le sujet d'une défense générale de la liberté d'expression, dont le conseil constitutionnel a répété à l'occasion de la censure de la loi Hadopi (drôle d'ironie) qu'elle était "une condition de la démocratie". "Donner son avis, c'est fondamental en démocratie, même si ça m'embarque pour plusieurs années, avec des coûts importants", explique ainsi Jérôme Bourreau, qui est prêt s'il le faut (et il le faudra certainement) à se rendre jusqu'en cour de cassation.

Au delà du procès sur la liberté d'expression et d'opinion dans l'entreprise, le procès sera aussi celui de TF1 et de sa connivence avec le pouvoir, personnifié par les relations d'étroite amitié entre Martin Bouygues et le Président Nicolas Sarkozy. "Ils sont puissants et puis ils nous divertissent, ça évite de réfléchir quand on regarde la Une", résume l'ancien employé de la première chaîne.