Alors que les rumeurs faisaient état d’une trentaine d’employés licenciés, c’est finalement plus de 100 postes qui pourraient être supprimés dans les services de lutte contre le piratage du lobby de l’industrie du disque.

La semaine dernière, nous rapportions que la RIAA était en train de licencier une trentaine d’employés dans ses services anti-piratage. Nous laissions alors entendre que les majors qu’elle représente avaient décidé de couper les vivres du lobby, et que c’était précisément la raison pour laquelle les société anti-piratage ont martelé contre vents et marées, lors du procès de The Pirate Bay, que le piratage était responsable de 100 % de la chute du marché du disque. Plutôt qu’un procès contre le site suédois, c’était un procès pour maintenir à son niveau historique le business de la lutte contre le piratage.

Le dossier se précise et les pièces du puzzle s’assemblent. Finalement, c’est plus d’une centaine d’employés qui devraient être licenciés. Comme nous le pensions la semaine dernière, EMI aurait mis ses menaces à exécution et largement réduit sa contribution financière versée chaque année à la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI). Universal Music aurait également suivi le mouvement, notamment pour prendre en compte l’arrêt des plaintes lancées contre les internautes aux Etats-Unis.

La RIAA devrait officialiser la semaine prochaine sa restructuration, maquillée pour dissimuler sa disparition totale, au moins en ce qui concerne la lutte contre le piratage. Selon une source proche du dossier, les bureaux du siège de la RIAA à Washington devraient être vidés, à l’exception d’une partie d’un étage, histoire de conserver une adresse postale dans la capitale américaine.

La riposte graduée apparaît donc moins comme un moyen de muscler la lutte contre le piratage que comme un moyen de la sauvegarder autant que possible, en externalisant son coût vers le contribuable et vers les fournisseurs d’accès à Internet, en évitant le coût d’une longue procédure judiciaire.

Le gouvernement français a déjà budgeté près de 7 millions d’euros pour le fonctionnement de l’Hadopi en 2009, alors que le budget total de la lutte contre le piratage dans l’industrie musicale s’élevait (avant les coupes budgétaires) à environ 85 millions d’euros, pour l’ensemble du globe.

Reste qu’en l’état actuel du projet de loi, les maisons de disques et leurs lobbys devront payer eux-mêmes les sociétés anti-piratage chargées de collecter les adresses IP des internautes pirates. En auront-elles le budget ? Rien n’est moins sûr.


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