D’ici 100 ans on pourra peut-être démanteler le réacteur n°4…
dev_tty le 03/12/2016 à 16:32
C'est encore chaud là-bas? Quelle est la nature des risques?
T82135 le 03/12/2016 à 17:49
Tous les matériaux à l’intérieur de la centrale sont contaminés avec divers isotopes radioactifs.
Le sarcophage va permettre d’éviter leur dissémination, notamment au moment du futur démantèlement qui se fera sous sa protection.
Le plus radiatif sont et donc dangereux sont les matières qui ont fusionné et coulé à l’extérieur de la cuve du réacteur (combustible + matériaux qui l’enrobe).
Heureusement, ceux-ci ont formé une sorte de verre / céramique très stable qui a couler sous la cuve et s’est solidifier plus bas dans une piscine vide. Il n’y a donc pas de risque de dispersion de ce côté là.
Par contre, je ne sais pas si quelqu’un à une idée de comment se débarrasser de ce magma hautement radioactif solidifié.
Sur cet article de VICE il y a des photos d’une des coulées :
Ce que je n’arrive pas à bien comprendre c’est comment des ouvriers ont pu bosser, même si c’est à 300m, près du réacteur (et même pendant la pose du dôme ils sont à coté) alors que les doses d’irradiations sont encore colossales dans le cœur du réacteur et très importantes dans les environs. Je comprends pas que les radiations ne soient déjà plus dangereuses dehors alors qu’on ne pourra pas démanteler le réacteur avant des décennies…
T82135 le 03/12/2016 à 19:24
Oui, c’est bien ça, une sacré saloperie…
Par contre, je ne savais pas que les 3 cuves avaient été percées à Fukushima, les emmerdes sont pas encore finies là-bas non plus.
Tout le béton et la ferraille autour du réacteur absorbe énormément de radiations. De plus, la source rayonne, comme une lampe par exemple, donc la puissance diminue avec le carré de la distance à la source.
Pour les rayon alpha, quelques centimètres d’air suffisent à les stopper.
Les rayon bêta sont arrêtés par un peu de métal (une feuille d’alu peu suffit d’après wikipédia).
Les rayon gamma (rayon X par exemple) sont les plus énergétiques et pénétrants. Il faut quelques centimètres de plomb pour les stopper.
Le plus grand danger en milieu polluer par radiation est l’ignorance. Correctement formé et équipé, il est possible de travailler relativement proche des bâtiments des réacteurs sans risques.
Les environs de la centrale ont été décontaminés d’ailleurs.
Héhé, je comprends. On a tous nos petits réflexes. Moi je déballe facilement la bataille de Tchernobyl, c'est un documentaire qui me captive (et plus globalement tout ce qui tourne autour de cette catastrophe). . https://www.youtube.com/watch?v=biyCkVW3jMg
dev_tty le 04/12/2016 à 02:01
On a quand-même frisé le drame à deux reprises à Saint-Laurent-des-Eaux en 1969 et 1980, où les deux tranches graphite-gaz ont enregistré des accidents impliquant la fusion de cartouches de combustible. Ca a été peu médiatisé (l’information circulait moins et était plus contrôlée) mais c’était haut sur l’échelle de gravité.
En 69, un opérateur a forcé le chargement dans un canal, en ignorant le veto de l’ordinateur (ça, vous le trouverez pas sur le web). Un tel accident ne peut pas avoir de suite explosive, mais aboutit à une contamination massive de l’enceinte qui se traduit en rejets actifs, liquides et gazeux, et une forte exposition du personnel. En 80, une tôle baladeuse obstrue un circuit de refroidissement et re-belote, fusion et rupture des gaines.
La vie de ces centrales ressemble à un chapelet de catastrophes en puissance, comme vous pouvez le lire ici. On a vraiment joué avec le feu.
T82135 le 04/12/2016 à 09:37
Le mieux, c’est quand même les magouilles d’Areva sur la conformité des aciers.
Bonjour l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de l’Europe…