Bien loin de l’image romantique construite dès le XVIIIe siècle par des écrivains comme Defoe, et largement exploitée depuis au cinéma, les pirates et les corsaires avec lesquels on les confond trop souvent dévoilent une réalité bien plus complexe. Gilbert Buti et Philippe Hrodej, historiens spécialistes d’histoire maritime, tordent le cou à quelques clichés à l’occasion de la sortie du livre «Histoire des pirates et corsaires».
Mais qui sont vraiment les pirates ?
Version 21ème siècle :
Les grottes de Meschers et les maisons troglodytes(Charentes-maritimes, sous Royan), ont été des repaires de pirates.
De l’autre côté de l’estuaire de la Gironde, sur la côte Médocaine, il y a eu des naufrageurs et de la piraterie/brigandage. Isolé, entre l’océan et l’estuaire de la Gironde, le Médoc a conservé un côté sauvage. De même pour ses habitants. Mon frère y a enseigné et il a eu des élèves, ados, qui n’étaient jamais allés plus loin que Bordeaux.
Le Médoc c’est le triangle entre le Bassin d’Arcachon, Bordeaux et la pointe de Grave. L’isolement a favorisé les activités de brigandage maritime. Comme vous le voyez sur la carte, de l’autre côté de l’estuaire c’est Meschers. La zone était donc pas mal verrouillée par de la piraterie.
Quant à Bordeaux ça a été un des plus grand port de corsaire entre 1692 et 1815.
Plus bas, au pays Basque (à Saint-Sébastien) : des corsaires !
En 1700 (sous toutes réserves) les Basques voguaient pour l’Espagne, Bordeaux pour la France ainsi que Royan.
200 ans plus tôt : “Au début du XV° siècle, avec les Français en Saintonge (Royan) et les Anglais au Médoc et à Bordeaux, la Gironde est devenue une dangereuse frontière où la course et la piraterie se déchaînent.”