J'aime bien l'idée (et les AMAP), si j'en crois Wikipédia c'est plus ou moins cyclique le retour à cette forme d'économie. Ça correspond surement à un besoin de ré-équilibrer un peu la répartition des richesses (on se rapproche du communisme).
Dans cette idée, en poussant un peu le truc on arrive à une économie confiscatoire ou un bien est la propriété de tous et celui qui veut s'en approprier une part en est exclus. Ça fonctionne sur une petite échelle et c'est la seule prétention que ça devrait avoir pour ne pas être dénaturé.
La difficulté c'est de trouver un équilibre entre ce besoin d'économie participative et l'économe capitaliste. Ce qui fonctionne bien avec des logiciels libre peut-il marcher avec des légumes ? C'est sympa d'avoir son petit panier de l'AMAP mais tout le monde ne peut se permettre d'y aller (temps, argent, lieu d'habitation) et tout le monde ne peut/veut jardiner. Il faut donc acheter/vendre à un intermédiaire. On se retrouve donc avec ceux qui font et ceux qui consomment.
De plus il y a forcément ceux qui parasitent le système, profitant des avantages sans jouer le jeu.
Depuis que je suis gamin je campe dans des GCU (Groupement de Campeurs Universitaires)
"Le G.C.U. est une association régie par la loi 1901, créé en 1937 par quelques militants de la M.A.A.I.F. (devenue M.A.I.F.), désireux de partager ensemble les joies du camping.
Fondé dès son origine sur les principes d'autogestion, de tolérance
et de laïcité, le G.C.U. regroupe toutes les personnes partageant ses
valeurs fondatrices humaines, laïques, solidaires et conviviales,
acceptant sa conception du camping basée sur le bénévolat et la gestion participative et adhérant sans restriction à ses statuts, son règlement intérieur et ses consignes de fonctionnement."
Les prix ont longtemps été nettement plus compétitifs que dans d'autres campings, avec un vaste choix de camps parfois placés dans des endroits qui coutent une blinde dans les autres camps. Les terrains ayant été achetés par les fondateurs de l'assoc' au tout début de l'instauration des congés scolaires.
En échange de tarifs avantageux, chacun est tenu de s’acquitter d'un "service" : nettoyage des sanitaires (1 fois dans le séjour) et une journée/demi journée (suivant taille du camp) d'accueil à l'entrée du camp. Accueil des arrivant, paperasse administrative rudimentaire et "Maître des clefs qui ouvrent les placards importants".
C'est sympa de faire tout ça. Le nettoyage des chiottes et des douches se fait en groupe, ça permet de papoter et de faire se rencontrer des gens qui ne se serait pas forcément croisés autrement. L'accueil c'est "sympa" aussi (tout est relatif, on est toujours mieux à la plage...^^) et c'est agréable d'avoir quelqu'un qui t'accueille quand t'arrive.
Ouvert aux gens de l'éduc' nat' et autres universitaires adhérents MAIF, globalement l’ambiance est bonne et avec des gens qui ne sont pas consanguins.
Une fois par semaine il y a un conseil de camp. Accompagné d'un apéro ou d'une bouffe commune dans certains camps. Dans un petit camp familial c'est extra. Supers souvenirs...
A ce conseil de camp on fait le point sur la semaine, robinet qui fuit, les jeunes qui font du bruit, le concours de pétanque, etc.
ET on élit un chef de camp ! Bénévole, bien sur. Il endosse un peu plus de responsabilités que les autres : appel à une société d'électricité si une borne fait de siennes, idem si la fosse septique est bouchée, etc. Le chef quoi. (pas de lien de subordination, il ne donne pas d'ordre).
ET on élit également le trésorier. Alors lui il va se taper une heure de compta par jour toute la semaine : les gens qui payent en partant, la récolte des sous pour la commande de tartes Tropéziennes. Etc.
Le conseil n'est pas fini tant qu'il n'y a pas un chef et un trésorier.
Tout le système repose sur ça, nettoyage des sanitaires 1X , accueil 1X + chef et trésorier 1/sem. Les petits prix sont à ce prix.
Le truc, et c'est la que je voulais en venir, les représentants, et les représentants de représentants, à Paris, ont décidés d'élargir l'accès à un peu tout le monde. Et ça nuit gravement au système car certains ne jouent pas le jeu, se défilent pour les services et se croient dans un camping "normal". Le côté participatif bon enfant en prends un coup.
Je rejoins plus ou moins le point de vue de @Discovolante sur la durabilité de chose. je crois aussi qu'un tel système économique finira par être aspiré par le capital.
Je suis profondément convaincu que l'Homme est intrinsèquement capitaliste et que s'en éloigner demande un effort, une réflexion.
"Ça c'est à moi".
"Ça c'est à toi"
"Ça c'est à moi, pas à toi"
"si t'en veux tu me donnes quoi en échange"
"Viens, on partage" : s'il n'y a pas de situation qui demande de mutualiser les efforts je n'y crois pas. Pas naturellement. Pas le plus grand nombre.
Bon, c'est très personnel, j'ai une opinion assez sombre des humains.