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À qui appartient la réalité augmentée ?

dev_tty le 02/08/2016 à 22:02

Le succès retentissant d'un jeu pose la question : Qui peut, et jusqu'où, superposer une réalité « virtuelle » à notre réalité? Contrairement à la réalité purement virtuelle, qui est confinée dans un l'espace partagé par les joueurs, cette réalité augmentée déborde sur la notre.

Le studio qui édite le jeu s'est évidemment gardé d'invoquer des créatures dans une centrale nucléaire, un camp militaire, une usine d'explosifs... Mais on parle de quelques bévues (un musée, une église, un commissariat de police). Que faire si des créatures envahissent mon jardin, attirant une horde de chasseurs?

C'est une nuisance. Et je ne peux pas m'en débarrasser en éteignant mon ordinateur. Y a-t-il un mécanisme d'opposition? Un formulaire de retrait? Des dédommagements?

La cartographie n'est pas assez précise pour délimiter le domaine privé, et elle est rarement à jour. Le propriétaire peut avoir changé (pensons mutation de commerce à habitation), de même que son attitude vis-à-vis de l'intrusion de créatures attirant une foule hystérique sur son domaine.

En élargissant du privé au public, une collectivité voudra sans doute elle aussi se protéger des gremlins pour des raisons de sécurité, ou tout simplement de tranquilité. Les espaces vierges (far-west) n'existent plus dans nos sociétés. Si un espace n'appartient pas à un propriétaire privé, il appartient à une collectivité territoriale.

Pourquoi vouloir interdire des créatures mignonnes de son domaine, hors question impérieuse de sécurité ? Parce que la prochaine étape, c'est vous qui invoquerez votre créature en COLLADA (mais si vous être trop nouille pour produire un COLLADA, rassurez-vous, on vous en vendra sur le store). Vous pensez bien qu'alors Facebook ne vous laissera pas matérialiser un sexe géant sur la tour Eiffel ou un Ziklonix dans le Musée de l'Holocauste.

C'est donc, en dernier ressort, aux GAFA qu'appartiendra notre réalité. Car non seulement ils vont s'approprier jalousement le pouvoir de l'augmenter (parce que vous êtes trop nouille pour le faire vous-même) mais en plus ils vont se poser, as usual, en gardiens de la Morale et du Bon-Goût.

Lectures:

A qui appartient le réel augmenté (OWNI)

L'important c'est pas la (Pika)chute

PS: pas trouvé de catégorie convenable.

junius le 02/08/2016 à 22:29

J’ai eu beaucoup de mal à comprendre que tu parlais (encore??) de Pokémons.

johndo1 le 02/08/2016 à 22:36

Pas que. Si tu élargis à d’autres logiciels de réalité augmentée, c’est vrai que la question se pose. Question que je ne m’étais jamais posé d’ailleurs.

junius le 02/08/2016 à 23:45

Ce paragraphe est très bizarre quand on a pas de contexte.

johndo1 le 03/08/2016 à 07:43

Le plus souvent on s’en rend compte quand on est sur un terrain privé, surtout en ville. La question de savoir qui peut disposer à sa guise de l’espace ne se pose pas, c’est le locataire ou propriétaire des lieux. Point. S’il y a une-bestiole-à-la-con le joueur doit voir avec le concepteur de jeu. Pour un e-panneau publicitaire je dirais qu’il faut aussi l’accord du maître des lieux. Et le rémunérer.

[quote=“dev_tty, post:1, topic:38334”]
Pourquoi vouloir interdire des créatures mignonnes de son domaine, hors question impérieuse de sécurité ?
[/quote]Parce-que ça ne colle pas avec la ville/l’endroit, d’un point de vue historique ou juste pour des raisons de communication ?

Un endroit comme la Fondation Maegh en Provence (Art Moderne : Miro, Kandinsky, Giacometti, Calder…), ça ferait complètement con des chasseurs de Pokémon.

Autre contexte : Oradour-sur-glane. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de développer en quoi ça craint…

Ou les lieux de prestige ou reposent les dépouilles d’hommes illustre : Panthéon.

Les hôpitaux, les cimetières.

Ça c’est pour les jeux de débiles, des applis dédiées par contre peuvent être une réelle valeur ajoutée.

dev_tty le 03/08/2016 à 08:32

Admettons. Il y a bien appropriation de l'espace public par une multi-nationale, et ceci débute avec la cartographie. Avec le virtuel, la carte devient le territoire.

Le danger de l'intégration d'une telle technologie est alors évident : nous ne verrons le monde qui nous entoure qu'à travers le prisme qu'auront établi pour nous les sites qui contrôleront et diffuserons cette information (Freakosophy)

Et si Oradour-sur-glane ne veut pas de gremlins, ou de publicité pour Coca-Cola, il devra demander à Niantic ou ses successeurs de bien vouloir l'exclure. C'est de l'opt-out, pour le moment à seule discrétion de l'invocateur de gremlins.