La Commission européenne a contacté les agences de régulation en Europe pour leur demander de suivre avec plus d’attention le Bitcoin. Bruxelles s’inquiète de la volatilité trop importante de la crypto-monnaie et des risques d’éclatement d’une bulle.

L’Union européenne va-t-elle chercher à intervenir pour contenir l’extrême volatilité du Bitcoin et prévenir un éventuel éclatement de la bulle qui s’est formée autour de la crypto-monnaie ? C’est le sentiment qu’a donné Valdis Dombrovskis, le commissaire européen à la Stabilité financière, aux Services financiers et à l’Union du marché des capitaux, dans un courrier que l’AFP a pu consulter.

Dans sa missive, celui qui est aussi vice-président de la Commission estime que les récents développements autour de ces devises « nécessitent une attention accrue » de la part des autorités, écrit-il et que les autorités de régulation doivent « poursuivre leurs travaux pour évaluer et potentiellement améliorer l’applicabilité du cadre réglementaire [européen] » en la matière.

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Valdis Dombrovskis
CC European Central Bank

« Il y a des risques évidents pour les investisseurs et les consommateurs associés à la volatilité du cours — y compris une perte complète de la mise de départ, une défaillance opérationnelle et de sécurité, une manipulation du marché et des lacunes en matière de responsabilité », fait-il observer, reprenant des arguments déjà utilisés par des banques et des autorités de régulation.

Le courrier est adressé à l’Autorité bancaire européenne, l’Autorité européenne des marchés financiers ainsi qu’à l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles. Parmi elles, l’Autorité bancaire européenne a, dès 2013, fait part de ses inquiétudes sur le Bitcoin, une devise qu’elle avait alors qualifiée de « hautement spéculative » et n’offrant « aucune garantie ».

Le cours du Bitcoin était d’un peu plus de 920 euros le 1er janvier 2017. Il a atteint le 17 décembre une valeur 18 fois plus importante, à 16 857,90 euros. Mais depuis cette date, on assiste à un important repli : le cours est repassé sous la barre des 14 000 euros. Cette chute est associée au piratage d’une plateforme d’échange et à la suspension du cours de Bourse d’une autre firme consacrée à ces devises électroniques.

Le symbole du Bitcoin. // Source : Jason Benjamin

Le symbole du Bitcoin.

Source : Jason Benjamin

Une crainte aussi en France

En France, deux autorités de régulation, celle des marchés financiers et celle du contrôle prudentiel et de résolution, ont mis en garde les épargnants qui voudraient placer une partie de leurs économies dans le Bitcoin, en leur recommandant la plus grande prudence (en clair : ne faites pas comme certains Américains qui seraient prêts à hypothéquer leur maison pour acheter de la crypto-monnaie).

Dans le secteur privé, des doutes récents se sont également manifestés. Steam, qui avait accepté le paiement par Bitcoin, a fini par faire marche arrière à cause de la trop grande instabilité du cours. De son côté, BNP Paribas a sorti un rapport qui salue certains aspects techniques, comme la chaîne de blocs, mais pense que la crypto-monnaie n’a pas d’avenir. Ce que pense aussi le cofondateur de Bitcoin.com.


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