SFR : le gendarme de la bourse fait capoter le plan d'Altice
Décidément, le processus lancé en 2014 pour prendre le contrôle de SFR s'avère être une source sans cesse renouvelée d'ennuis pour Altice, la maison-mère de Numericable.
Dans un avis publié mardi 4 octobre, l'institution juge « non conforme » la proposition d'offre publique d'échange (OPE) avancée par la société pour récupérer le reste de SFR (22,25 %) qu'elle ne possède pas encore. Pour l'heure, l'autorité des marchés financiers n'a pas communiqué sur les raisons l'ayant conduit à s'opposer au projet du câblo-opérateur. Sa décision motivée doit être publiée « dans un délai rapide ».
Réagissant à l'avis de l'institution, SFR a diffusé un communiqué extrêmement bref dans lequel l'opérateur au carré rouge « prend acte » de la conclusion défavorable à laquelle est parvenue l'instance publique. Plus bavarde, sa maison-mère, Altice dit regretter cette décision « qui va à l'encontre des intérêts des deux sociétés, de leurs actionnaires et de leurs collaborateurs ».
Pour Altice, la situation fait que son offre est maintenant « caduque ». Toutefois, un volet judiciaire pourrait très bien s'ouvrir. Le groupe détenu en majorité par Patrick Drahi se dit prêt à déposer un recours devant la cour d'appel de Paris contre l'avis de l'autorité, jugée « contraire à la réglementation boursière applicable ».
L'offre publique d'échange a été annoncée le 5 septembre 2016. Dans son plan de bataille pour récupérer les 22,25 % manquants, la holding luxembourgeoise comptait troquer huit de ses actions contre cinq actions de SFR. Si Altice parvenait à récupérer 95 % des droits de vote de SFR, la holding avait annoncé son attention de déposer un projet d’offre publique de retrait suivie d’un retrait obligatoire visant les actions SFR qui ne seraient pas directement ou indirectement détenues par Altice.