Uber n’appréciera sans doute pas l’humour. Mais ça n’était pas fait pour. Bien qu’envoyée en bonne et due forme, la plainte prétendue déposée par le tueur de Michigan contre le service de VTC était un faux.

Ce n’était pas une fausse rumeur, mais c’était un canular particulièrement bien élaboré. Jeudi, les enquêteurs ont indiqué que la plainte contre Uber reçue par un tribunal fédéral au nom du tueur du Michigan était en réalité un faux.

Le tribunal a bien reçu par la poste tout un argumentaire contre Uber, qui expliquait pourquoi la pression exercée par l’entreprise sur ses chauffeurs avait poussé l’un d’entre eux à commettre l’irréparable le mois dernier. Mais l’homme incarcéré qui a tué 6 personnes entre plusieurs courses pour Uber n’était pas le signataire de la plainte. Celle-ci a été postée à partir de Detroit, alors que le prisonnier est à Kalamazoo.

« Il a dit qu’il n’a aucune idée de ce que c’est », raconte au Michigan Live un représentant du sheriff du conté de Kalamazoo, où l’homme a commis ses meurtres. « Il dit qu’il ne l’a pas envoyée, qu’il ne l’a pas autorisée qu’il ne sait pas qui l’a fait ». Par ailleurs, l’écriture manuscrite ne correspond pas.

Jason Brian Dalton n'a pas porté plainte contre Uber.

Jason Brian Dalton n’a pas porté plainte contre Uber.

La plainte était pourtant complète et réalisée en bonne et due forme, avec les formulaires dûment complétés. Sur deux pages écrites à la main, l’auteur mystérieux y dénonçait le refus d’Uber de se plier au droit du travail, en faisant appel à des travailleurs officiellement indépendants, mais en réalité très dépendants. La vraie-fausse plainte envoyée le 11 mars fait d’ailleurs écho aux décisions judiciaires californiennes qui requalifient les contrats des chauffeurs Uber en contrats de travail. Il est vraisemblable que son auteur soit un militant qui souhaite alerter les médias sur la situation des chauffeurs Uber et leur manque de protection sociale.

L’auteur de la plainte fictive réclamait que le tueur du Michigan reçoive 10 millions de dollars de dommages et intérêts, en raisons des « dommages psychologiques » causés par Uber qui l’auraient conduit à perdre la tête et à risquer aujourd’hui une très longue peine de prison.


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