Bouygues Telecom a confirmé être entré en négociations exclusives avec Orange pour son rachat, qui provoquerait un retour à trois opérateurs mobiles en France.

Le marché des télécommunications mobiles pourrait bien de nouveau passer à trois opérateurs dans les prochains mois. Ce mardi, Bouygues Telecom a confirmé dans un communiqué que « des discussions préliminaires ont été engagées avec Orange pour explorer toute éventuelle opportunité », c’est-à-dire pour étudier la possibilité d’un rachat par l’opérateur historique. Le week-end dernier, Le Journal du Dimanche avait annoncé qu’un protocole de négociations avait été signé dès le 24 décembre.

Mais « un accord de confidentialité a été signé ce jour (le 5 janvier 2016, ndlr) par Bouygues et Orange », précise aujourd’hui Bouygues Telecom. Dans le monde des affaires, un tel accord est généralement le signe que la signature définitive n’est plus qu’une question de formalités, même si rien n’est encore fait, ce que rappelle le communiqué. « Aucune décision n’a été prise », assure ainsi Bouygues Telecom.

Les discussions paraissent en tout cas plus avancées que lorsque Bouygues avait rejeté une offre de SFR Numericable en juin 2015, et surtout plus solides. À l’époque, Martin Bouygues s’était plaint que les garanties financières n’étaient pas apportées par le groupe de Patrick Drahi, ce qui ne sera pas une difficulté pour Orange et son principal actionnaire, l’État.

15 % du capital d’orange

Selon les informations du JDD, les négociations porteraient sur une valorisation d’environ 10 milliards d’euros, ce qui est proche de ce que proposait SFR, mais dont 8 milliards d’euros seraient versés sous forme d’actions. Ce faisant, Bouygues deviendrait actionnaire d’Orange à hauteur de 15 % du capital, ce qui ferait de l’opération un placement stratégique plus qu’une vente traditionnelle. Le groupe pourrait par ailleurs obtenir deux sièges au Conseil d’administration d’Orange.

Mais rien ne sera fait sans l’aval du Conseil de la concurrence, qui aura nécessairement des exigences de rééquilibrage du marché et donc de cessions d’actifs à Free et SFR-Numericable. Par ailleurs l’éventuelle casse sociale liée aux incontournables « synergies » qui accompagnent toute fusion devra être amortie.

Sur ce point, « conformément aux valeurs qui l’animent, Bouygues attachera dans toutes les discussions qu’il mènera une importance déterminante à l’intérêt des collaborateurs de Bouygues Telecom, ainsi qu’à la dynamique d’investissement du secteur qui doit rester
soutenue dans l’intérêt du consommateur », tient à rassurer Bouygues Telecom.


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